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Il fut un temps où des milliers de chrétiens américains, vivant en milieu rural, accédaient aux services religieux hebdomadaires grâce à des trains-chapelles qui faisaient halte dans leurs villages.
L'Amérique doit une grande partie de son expansion à la fin du XIXe siècle à l'invention et au développement du réseau ferroviaire. Les villes ont commencé à germer dans des endroits auparavant peu habités, au fur et à mesure que chaque tronçon du grand chemin de fer américain était construit. Ce nouveau moyen de transport n'a pas seulement révolutionné le paysage américain, mais il a aussi permis à de nombreux chrétiens, vivant dans des endroits reculés, de se rendre dans les grandes villes pour aller à l’église. Cependant, certains prêtres sont allés plus loin : afin de s'assurer que même les personnes vivant dans les endroits les plus éloignés puissent assister à la messe, ils ont créé des trains-chapelles.
Comme l'expliquent les auteurs américains Wilma Taylor et Norman Taylor dans l'article « The Story of Americas Chapel Cars », publié dans la revue Railroad History, ces trains-chapelles se déplaçaient de village en village pour assurer les services religieux auprès des communautés trop petites pour disposer d'un lieu de culte dédié.
Le premier train-chapelle américain a été construit en 1890 par l'Église protestante épiscopalienne et il a été rapidement suivi d’initiatives similaires de la part d’autres confessions. On estime qu'entre 1890 et 1946, au moins treize trains-chapelles ont traversé l'Amérique pour fournir des services religieux aux croyants des zones rurales.
Le "St Anthony", premier train-chapelle catholique
Comme le rapportent Wilma Taylor et Norman Taylor, le premier train-chapelle catholique a été créé par Francis Clement Kelley, un prêtre catholique qui a découvert leur existence lors de l'exposition universelle de Saint-Louis, dans le Missouri, en 1904. Découvrant ce nouveau moyen ingénieux de fournir des services religieux aux populations rurales, le père Kelley ordonna l'achat d'un wagon de chemin de fer d'occasion à Chicago. Ce premier train-chapelle catholique, inauguré à la gare de Chicago le 16 juin 1906, fut nommée « St. Anthony ».
De l'extérieur, le train-chapelle « St. Anthony » ressemblait à n'importe quel autre wagon de chemin de fer. Il mesurait 21 mètres environ et était en acier laminé, mais l'intérieur du wagon révélait la fonction particulière du véhicule, avec des tiroirs spéciaux pour ranger les habits du prêtre, une table avec un crucifix fixé par des vis pour éviter d’éventuels dommages pendant les déplacements, et un banc de communion mobile qui pouvait être utilisé comme confessionnal.
Comme l'indiquent les documents officiels conservés dans la collection d’archives spéciales de l'Université Loyola de Chicago, jusqu'à 65 personnes pouvaient assister aux offices célébrés à l’intérieur du train-chapelle « St. Anthony ». Entre 1907 et 1909, le « St. Anthony » a parcouru le Kansas et le Dakota du Sud pour donner la Communion et la Confession à des milliers de catholiques.
Comme l’explique l'article « The Story of Americas Chapel Cars », ces trains-chapelles étaient plus que de simples « églises mobiles ». Elles permettaient également de construire des liens entre les communautés qui étaient en train de naître. L’article note en outre qu'elles accueillaient aussi les communautés en marge de la société - comme la communauté Afro-Américaine - qui n'étaient pas acceptées dans d’autres églises.
La popularité des trains-chapelles a commencé à décliner après la Seconde Guerre mondiale avec l’arrivée de l’automobile. Grâce aux archives numériques de l’Université Loyola de Chicago, il est possible désormais de découvrir l'un des développements les plus ingénieux du christianisme dans l'histoire américaine récente.