L'enquête pour "agression sexuelle aggravée" ouverte en novembre 2022 contre Mgr Jean-Pierre Ricard, ancien archevêque de Bordeaux, a été classée sans suite le vendredi 24 février. "La procédure a été classée pour cause de prescription", a indiqué Dominique Laurens, procureure de la République de Marseille, à l'AFP, confirmant l'information de France Info.
Le cardinal avait indiqué le 7 novembre dans une lettre ouverte "se mettre à la disposition de la Justice" après avoir reconnu s'être "conduit de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans." Le parquet de Marseille avait ouvert le 8 novembre une enquête préliminaire pour "agression sexuelle aggravée". Cette enquête doit établir la commission ou la tentative de commission d’une infraction pénale. Elle peut cependant être classée sans suite si les faits ne sont pas avérés ou prescrits, c'est-à-dire dépassant le délai au-delà duquel l'action publique peut poursuivre un individu. En l'occurrence, Mgr Ricard avait avoué des faits remontant à "trente-cinq ans", alors qu'il était curé dans le diocèse de Marseille, ce qui rendait d'ores et déjà la prescription pénale fort probable.
Selon les informations de Franceinfo, Mgr Ricard, âgé de 78 ans, a été placé en garde à vue le 2 février, au cours de laquelle il a reconnu "avoir embrassé la jeune fille, l’avoir enlacée et caressée par-dessus les vêtements, sans rapport sexuel." La victime qui a porté plainte a révélé que les faits ont duré trois ans.
L'enquête du Saint-Siège toujours en cours
Le 11 novembre, le Saint-Siège lançait à son tour une enquête préliminaire. La prescription des faits selon le droit pénal français n'aura aucune incidence sur la procédure canonique, qui poursuivra son cours. Le procès canonique a pour usage d'être ouvert par l'Église catholique une fois la procédure civile close par les autorités judiciaires d'un pays.
Ancien archevêque de Bordeaux, le cardinal Ricard a été durant deux mandats – de 2001 à 2007 – à la tête de la Conférence des évêques de France (CEF) et créé cardinal en 2006 par le pape Benoît XVI. Ses aveux, lus par Mgr de Moulins-Beaufort dans un communiqué lors de l'Assemblée plénière des évêques de France, avaient fait l'effet d'un véritable coup de tonnerre.