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Quand la CAF épouse l’idéologie de l’autodétermination du genre

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Rushay I Shutterstock

Mathilde de Robien - publié le 17/02/23

Un article publié fin janvier sur le site de la CAF (Caisse des Allocations Familiales) intitulé "Mon enfant est transgenre, comment bien l’accompagner ?" laisse entendre que "le genre n’a rien à voir avec la sexualité", véhiculant par-là l’idéologie de l’autodétermination du genre, et ce malgré les réserves émises par l’Académie nationale de Médecine.

La CAF – organisme sous tutelle de l’Etat – a publié le 25 janvier 2023 sur son site un article intitulé “Mon enfant est transgenre, comment bien l’accompagner ?”. Si l’intention de l’article est tout à fait louable – accompagner les parents confrontés à la dysphorie de genre de leur enfant – il n’en demeure pas moins qu’il manque cruellement d’impartialité.

Tout d’abord, la définition donnée par la CAF d’une personne transgenre laisse transparaître un parti pris : “Une personne transgenre est une personne qui vit ou souhaite vivre dans un genre différent de celui qui lui a été assigné à la naissance”. Comme s’il s’agissait d’une cruelle injustice, imposée à la naissance par les parents et l’équipe médicale ! On aurait préféré : “De celui qui a été constaté à la naissance”. Il y a une notion de contrainte dans le verbe assigner, qui n’a rien à voir avec le fait de naître homme ou femme. Il s’agit, il est vrai, de la définition relayée par l’Académie de Médecine dans son communiqué du 25 février 2022 sur la transidentité de genre chez les enfants et les adolescents.

Faire fi de la réalité biologique

Ensuite, l’article de la CAF cite la coprésidente de l’association OUTrans qui affirme que “le genre n’a rien à voir avec la sexualité”. Une affirmation qui laisse pour le moins perplexe. Qui n’a pas appris dans ses cours de biologie que l’espèce humaine était constituée de deux sexes, l’un mâle et l’autre femelle, nécessaires à la reproduction ? En juillet 2022, un Manifeste signé par 140 scientifiques, médecins et universitaires et publié dans plusieurs journaux européens a jugé bon de rappeler qu'”on ne choisit pas son sexe et [qu’] il n’y en a que deux. On naît fille ou garçon. Le sexe est constaté à la naissance et inscrit à l’état civil et chacun construit une identité jamais figée et qui évolue dans le temps, ce qui est trop souvent oublié. On peut changer l’apparence de son corps mais jamais son inscription chromosomiale”.

Mais les défenseurs de l’idéologie du genre invitent à faire fi de la réalité biologique, de la différence sexuelle entre un homme et une femme, au profit du ressenti, au risque que ce dernier soit passager.

Il n’existe aucun test permettant de distinguer une dysphorie de genre “structurelle” d’une dysphorie transitoire de l’adolescence.

“Si les parents se sentent démunis, ils peuvent se tourner vers les associations LGBTQI+”, conseille encore la coprésidente d’OUTrans. C’est faire peu de cas des recommandations de l’Académie de Médecine qui juge “essentiel” d’assurer, pour ce motif, “un accompagnement médical et psychologique de ces enfants ou adolescents, mais aussi de leurs parents”. En effet, souligne l’Académie, “il n’existe aucun test permettant de distinguer une dysphorie de genre “structurelle” d’une dysphorie transitoire de l’adolescence”. Le risque de surestimation diagnostique est bien réel, comme en atteste le nombre croissant de jeunes adultes transgenres souhaitant “détransitionner”. En 2020, le chiffre concédé – à contrecœur – par les militants “trans-affirmatifs” était de 1%. En 2021, il était de 4%. Pour Olivia Sarton, co-auteur du récent ouvrage Questionnements de genre chez les enfants et les adolescents (Artège), la réalité est sans doute bien supérieure : “Leur nombre pourrait être de plus de 20%”, avance-t-elle en se basant sur les chiffres fournis par l’association Sex change regret.

Un manque de transparence

Enfin, et c’est peut-être ce qui fait le plus défaut à l’exigence de transparence à laquelle est tenu le service public, à aucun moment il n’est fait mention des nombreux effets indésirables liés à la transition de genre, pourtant lourdement soulignés par l’Académie de Médecine : “Si, en France, l’usage de bloqueurs d’hormones ou d’hormones du sexe opposé est possible avec autorisation parentale sans conditions d’âge, la plus grande réserve s’impose dans cet usage, compte tenu des effets secondaires tels que l’impact sur la croissance, la fragilisation osseuse, le risque de stérilité, les conséquences émotionnelles et intellectuelles et, pour les filles, des symptômes rappelant la ménopause.” Des risques pour la santé qui sont loin d’être anodins et au regard desquels l’hôpital universitaire Karolinska de Stockholm, en Suède, a décidé, en mai 2021, d’interdire l’usage des bloqueurs d’hormones pour les patients de moins de 18 ans.

L’article paru dans le magazine web de la CAF a fait réagir 80 professionnels de santé, intellectuels et universitaires, qui ont adressé le 16 février 2023 une lettre ouverte au ministre de la Santé, François Braun, lui demandant de “faire retirer sans délai du site internet de la CAF cette page de désinformation” et d’en faire rédiger une nouvelle “sous l’égide de véritables spécialistes”.

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