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La messe à distance est désormais moins en vogue, et l’on a repris le chemin de l’église. Pour ceux qui le peuvent physiquement. Les autres, par écran interposé, peuvent tout de même suivre la messe, sans communier bien sûr. Mais ils ne sont pas seuls : à chaque messe, des fidèles s’avancent vers le prêtre au moment de la communion, non pour recevoir l’hostie mais une bénédiction. À quoi cela peut-il bien servir d’assister à la messe si l’on ne communie pas ?
D’abord, le refus de la communion peut s’expliquer de différentes manières. Un catholique, en conscience, peut estimer qu’il est en état de péché mortel – une faute grave faite en conscience et volontairement – auquel cas il doit se confesser, au risque d’ajouter un mal au précédent. Il se peut aussi que la personne qui veut être bénie ne soit pas dans une situation personnelle qui manifeste sa communion à l’Église, à cause d’une apostasie, de concubinage…Un autre voudra faire une forme de jeûne pour renforcer son désir de recevoir Jésus, ou aura déjà communié dans la journée.
Tous unis à la tête qui est le Christ
Ces situations manifestent bien, surtout les deux premières, que communier au corps du Christ est la source d’une communion qui doit être celle de tout chrétien avec Dieu et de tous les chrétiens ensemble. Au-delà du corps charnel que l’on consomme, le corps du Christ, c’est l’Église. Assister à la messe, même si l’on ne communie pas, est donc un acte qui a du sens puisqu’il s’agit de chercher à vivre comme des membres unis à la tête qui est le Christ.
Plus concrètement, celui qui assiste à la messe récolte bien d’autres fruits que la grâce propre, et sans aucune mesure, de consommer Jésus. Il se reconnaît pécheur et accueille la miséricorde du Père. Il chante sa gloire et écoute sa parole. En entendant l’Évangile, il reçoit une parole qui le console ou l’aide à discerner sa faute, qui l’entraîne à l’amour ou lui indique un chemin. Dans la prière de tout le peuple rassemblé, tout fidèle est aussi soutenu dans sa foi. Dans l’amitié de la communauté, il peut puiser la force de combattre et l’assurance d’être aidé.
Prendre un peu de recul
Dans tous les cas, s’approcher du corps du Christ sans le recevoir est un témoignage pour tous les autres, à commencer par ceux, cela nous arrive tous, qui viennent communier sans la vive conscience, à cause de l’habitude, de l’extraordinaire don du Seigneur. Sa vie, son corps, ceux de Dieu qui s’est fait vulnérable pour que nous puissions être relevés et sauvés. Et, déjà, nous le sommes puisque nous goûtons au corps du Ressuscité qui a certes souffert mais dont la passion n’est pas le dernier mot.
Surtout, ne pas communier peut permettre de prendre un peu de recul. Et, surtout, de faire grandir en nous le désir de vivre de l’amour du Christ qui, seul, nous permet de nous aimer, d’aimer les autres et donc d’aimer Dieu. Et si la grâce agit dans l’hostie, elle passe aussi par tout le reste de ce qui fait l’eucharistie. Elle nous permet de communier spirituellement, c’est-à-dire de nous unir dans notre cœur à l’offrande que fait Jésus de sa vie en lui donnant la nôtre. Et cette communion, bien sûr, que font tellement de personnes malades ou isolées, est d’un grand profit pour l’âme et pour nos frères.