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Avec le règne de Constantin qui consacre la fin des persécutions des chrétiens avec l’édit de Milan en 313 et sa conversion à la nouvelle religion, l’iconographie subit un profond changement. La reconnaissance officielle par l’empire de la nouvelle foi opère ainsi des transformations notables dans l’art paléochrétien. Aux côtés de la Croix triomphale, des représentations du Christ recevant une couronne de laurier souligne la dimension triomphante héritée des empereurs du Sauveur, pourtant crucifié selon le supplice romain infamant. Cette idée de victoire suprême sur la mort s’impose dès lors plus que les différents épisodes de la Passion. Ce triomphe absolu sur la mort décore désormais de nombreux sarcophages de chrétiens inhumés sous ces auspices d’espérance…
Le Christ de majesté
L’œuvre emblématique de l’art paléochrétien, le bien connu sarcophage du sénateur romain Junius Bassus du Latran, offre l’illustration la plus éclairante quant à cette évolution. Ce haut personnage de l’empire converti au christianisme se trouve inhumé dans un sarcophage passé à la postérité dans l’histoire de l’art pour ses représentations du Christ en majesté. Gravés sur ses trois côtés, cet imposant monument funéraire de type anatolien est orné par dix niches.
Parmi les différentes scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament figure celle du Christ en gloire, régnant sur un trône de manière souveraine, à l’image des empereurs romains.
Parmi les différentes scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament figure celle du Christ en gloire, régnant sur un trône de manière souveraine, à l’image des empereurs romains. Cette évolution sera déterminante pour les siècles à venir annonçant les représentations du Christ Pantocrator (tout puissant ) de l’ère byzantine. La personne même du Christ occupe la place centrale de l’œuvre, soulignant ainsi la nouvelle symbolique véhiculée par l’art de cette époque, bien éloignée déjà des toutes premières évocations des catacombes…
La religion officielle de l’empire
L’empereur Théodose par l’édit de Thessalonique du 28 février 380 fait de la religion chrétienne la seule religion de l’empire. Parachevant ainsi l’œuvre de Constantin, le pouvoir politique et religieux conjuguent dès lors leur force, la foi dans le Christ fondant la souveraineté de l’empereur. Cette évolution déterminante se traduit ainsi par une alliance de motifs religieux et profanes notamment dans les mosaïques ornant les basiliques où elles dominent en force.
La fameuse sentence prononcée par le Christ Et Tibi dabo claves… (Je te donnerai les clés du royaume des Cieux) rappelée par Mathieu (Mt 16, 19) dans son évangile accompagne celle de la remise de la Loi dans la basilique romaine Sainte-Constance. Ces mosaïques vont encore gagner avec le temps en solennité dans l’évocation du Christ, faisant du fils de Dieu non plus un docteur enseignant ou un berger mais bien le Seigneur tout puissant dont la majesté se trouve dorénavant consacrée dans les œuvres d’art les plus importantes.