Que se sont dit le pape François et Emmanuel Macron dans le huis clos du palais apostolique du Vatican, lundi 24 octobre matin, durant près d'une heure ? Hier soir, peu de choses avaient filtré de ce troisième entretien, hormis le fait que les deux hommes avaient essentiellement échangé sur la situation internationale, notamment de la guerre en Ukraine.
Mais dans l'avion qui le ramenait à Paris, Emmanuel Macron a confirmé devant une poignée de journalistes, que le sujet de la fin de vie avait bien été mis sur la table. "Sur le sujet de la fin de vie, j’en ai parlé d’initiative au Pape, en lui disant que je n’aimais pas le mot d’euthanasie", a confié le chef de l’État au Point. Et de reprendre, comme le rapporte Le Figaro : "Le Pape sait que je ne ferais pas n’importe quoi."
Devant la presse, le président français a ainsi exposé son modèle et sa vision sur ce sujet, alors que le gouvernement d'Elisabeth Borne a lancé une vaste consultation qui pourrait aboutir sur une modification de la loi Claeys-Leonetti, une loi qui selon lui, "n’offre pas de cadre solide dans certains cas où, face à la maladie, des situations de déchéance, il n’y a plus d’espérance", rapporte aussi La Vie.
En tenant à préciser qu'il ne souhaite pas parler d' "euthanasie" mais plutôt de "fin de vie" et en estimant que la mort "est un moment de vie, pas un acte technique", le chef de l'État laisse entendre que le développement des soins palliatifs n'est pas écarté non plus.
J’ose espérer que sur des questions aussi essentielles, le débat puisse se faire en vérité pour accompagner la vie jusqu’à sa fin naturelle. (François)
On ignore ce que lui aura répondu le pape François sur le sujet. Mais la pensée du pontife argentin est claire et publique. D'ailleurs, il l'a de nouveau présentée — sans détour —devant des élus français présents à Rome trois jours avant sa rencontre avec Emmanuel Macron.
"Si on tue avec des justifications, on finira par tuer de plus en plus", avait-il ainsi mis en garde, soulignant qu'"on ne peut demander aux soignants de tuer leurs patients". "J’ose espérer que sur des questions aussi essentielles, le débat puisse se faire en vérité pour accompagner la vie jusqu’à sa fin naturelle", ajoutait-il encore. Un message que l'Élysée n'a pas pu ignorer.