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La famille et la transmission du désir

FAMILY
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Jacques Gauthier - publié le 14/08/22
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L'année consacrée à la famille à pris fin le 26 juin 2022. À cette occasion, le pape François est revenu sur l'importance de la transmission du désir de la foi au sein les foyers familiaux.

Le pape François a consacré une année à la famille qui s’est terminée à Rome le 26 juin 2022 par la dixième Rencontre mondiale des familles. Il voulait souligner le cinquième anniversaire de l’exhortation apostolique Amoris Laetitia, (La joie de l’amour) dans laquelle il propose un idéal de l’amour conjugal et familial.

Il a souvent abordé ce thème de la famille, comme lieu de racines et d'appartenance, ainsi que de l'importance de la transmission, lors de son pèlerinage pénitentiel au Canada, du 24 au 29 juillet 2022, dont le thème était: Marchons ensemble. Il est venu en humble pèlerin de la paix, pour écouter, dialoguer, demander pardon et prier avec les peuples autochtones marqués par la tragédie des pensionnats. Les enfants avaient été enlevés à leurs parents en raison d'une politique colonialiste et raciste du gouvernement fédéral. Le Pape écrivait sur Twitter, le 29 juillet:

La joie de croire

La famille, qu’elle soit traditionnelle, monoparentale, reconstituée, se définit moins par ce qu’elle fait que par l’esprit dans lequel elle le fait. Ce que les parents ont à transmettre à leurs enfants est le désir qui prend la forme de l’espérance, de la demande, du sens donné à la vie : désir d’être, de vivre, d’aimer. Cette transmission du désir peut aussi s’exercer par des tiers, comme les grands-parents, les oncles, les tantes, les professeurs…

La famille chrétienne forme des croyants plus par l’exemple et l’échange que par le discours. Il ne s’agit donc pas d’imposer Dieu à tout prix, mais de s’émerveiller de la joie de croire. Car il y a une joie à croire. Le témoin de Jésus, qu’il soit un aïeul, conjoint, un parent, un enfant, agit plus par contagion que par persuasion. Transmettre la foi, c’est d’abord communiquer un désir qui nous pousse à rendre compte de notre espérance. C’est aussi nommer Dieu qui est déjà là, présent dans ce que nous vivons. 

N’y a-t-il pas autant de chemins de foi et de rencontre de Dieu qu’il y a d’êtres humains ?

Chaque famille a intérêt à proposer des parcours de foi plus que des paroles moralisatrices. N’y a-t-il pas autant de chemins de foi et de rencontre de Dieu qu’il y a d’êtres humains ? Les parents peuvent offrir à leurs enfants des pistes concrètes sur cette route du désir qui mène à la foi, au bonheur, à la bonté, bref, à l’Évangile. Cette transmission peut se faire tout naturellement, à partir de la vie elle-même, parce qu’on parle spontanément de ce que l’on aime.

Mais avant la foi en Dieu, n’y a-t-il pas la foi en soi et en l’autre, apprise en famille ? Comment concilier l’être-évangélique et l’être-familial ? Comment s’opère le passage de la confiance à la foi chrétienne ? Comment inspirer aux enfants les valeurs relationnelles et les attitudes conciliantes de Jésus ? Y a-t-il de la place pour une foi qui correspond à une quête de sens plus qu’à un exposé abstrait, à un engagement de justice plus qu’à un repli sur soi, à une rencontre intérieure du Christ qui nous cherche plus que nous ne le cherchons ?

Une quête de sens

Ces questions créent du sens. Les réponses ne se trouvent pas toutes faites comme des recettes magiques, mais on peut chercher des éléments de réponse dans les évangiles, le magistère de l’Église, les textes de Thérèse de Lisieux ou d’autres saints. Les familles y trouveront peut-être un idéal, une inspiration, une Présence qui invitent à aller plus loin, à revoir l’importance accordée aux biens matériels, à l’argent, au succès, au travail, à la performance, au paraître, au divertissement, aux écrans et aux réseaux sociaux… 

"Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour", disait Jean de la Croix, une parole que le pape François cite souvent dans ses écrits. Il rappelle le primat de l’amour dans Amoris Laetitia : "Cheminons, familles, continuons à marcher ! Ce qui nous est promis est toujours plus. Ne désespérons pas à cause de nos limites, mais ne renonçons pas non plus à chercher la plénitude d’amour et de communion qui nous a été promise." (n° 325)

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