Alors que le chantier de restauration de Notre-Dame se poursuit au cœur de l’été, tous les yeux sont déjà rivés vers 2024 qui doit marquer la réouverture de la cathédrale. Cette date, promesse formulée par Emmanuel Macron le soir de l’incendie, "est un objectif tendu, rigoureux et compliqué", a néanmoins nuancé le général Jean-Louis Georgelin, en charge de la restauration de la cathédrale, dans un entretien paru vendredi 22 juillet dans le Figaro. Et de reprendre : "On se battra pour gagner cette bataille, et pouvoir ouvrir au culte, en 2024. À cette date, Notre-Dame sera complètement nettoyée, au point que les visiteurs auront un choc visuel en entrant."
À cause des retards pris en raison du Covid-19 et du plomb, le chantier devrait néanmoins durer plus longtemps que ce qui était initialement annoncé. "Dans un chantier, il y a toujours des aléas et des difficultés", reconnaît en effet le général Georgelin dans cette même interview. Mais, "jusque-là, nous avons toujours trouvé les moyens de nous adapter, d’avancer et d’écouter les clignotants lorsqu’ils passaient à l’orange". "Pour le moment, rien, rien, rien ne permet de dire que l'objectif de 2024 ne sera pas tenu", a-t-il encore insisté jeudi 28 juillet auprès de l’AFP.
Que va-t-il se passer en 2024 ?
2024 comme objectif, oui, mais pour quoi exactement ? Pas pour une réouverture au public mais pour la célébration d’une messe et d’un Te Deum. "Quand on parle de 2024, on parle de l’ouverture de la cathédrale au culte et à la visite. Ce qui ne veut pas dire que tout sera terminé. Ça veut dire que l’archevêque retrouvera l’utilisation de sa cathédrale pour ce pour quoi elle a été faite. C’est-à-dire le culte catholique", avait ainsi déjà expliqué le général Jean-Louis Georgelin, en charge de l’avancée des travaux, lors de son audition le 22 septembre 2021 devant la commission de la culture du Sénat.
La date avancée à plusieurs reprises ces derniers mois est celle du 8 décembre (2024), jour où l’Église fête l’Immaculée Conception. "Ce pourrait être une idée", avait reconnu Mgr Patrick Chauvet, recteur de la cathédrale, auprès d’Aleteia en avril 2022. "L’idéal serait de la faire coïncider la réouverture avec une date mariale." Et des fêtes mariales ou symboliques, l’année en est parsemée ! Il y a déjà tout le mois de mai, mois traditionnellement consacré à Marie. Et, plus précisément, le 19 mai, la cathédrale ayant été dédicacée en 1182. Il y a aussi le 16 juin, date anniversaire de la dédicace de l’autel installé par Mgr Lustiger. Restent le 8 septembre, fête de la Nativité de Marie ou bien le 7 octobre, date de la mémoire de Notre-Dame du Rosaire.
Le tabouret de la flèche posé au premier trimestre 2023
Interrogé par le Parisien, une fin connaisseuse du dossier travaillant à la mairie de Paris abonde : "Il paraît impossible qu’une messe ne soit pas célébrée en 2024 à Notre-Dame. C’est la mission donnée au général Georgelin, il fera tout pour y parvenir. Elle se fera casque sur la tête s’il le faut, mais elle se fera". Mais "cela ne veut pas dire pour autant que la cathédrale ouvrira à tous le lendemain, poursuit le même. Quand on connaît le général, et qu’on essaye de décrypter ses dernières déclarations, on comprend que ça n’en prend pas le chemin", décrypte encore cette source auprès du quotidien. "Il est plus probable qu’elle referme pour permettre une fin de chantier sereine, sûrement en 2025."
Jusqu’à août 2021, une première phase de travaux a consisté à consolider et à sécuriser l’édifice (soit 150 millions d’euros de dépenses). La deuxième phase des travaux qui va commencer à la fin de l’été concerne la reconstruction de la charpente, donc des toitures de la cathédrale, ornée par la flèche et la restauration des voûtes endommagées par la chute des éléments de charpente. En parallèle, un échafaudage de 600 tonnes qui sera érigé dès septembre à l’intérieur de l’édifice pour permettre de reconstruire la flèche, révèle encore le quotidien. "Le tabouret de la flèche — la base — sera posé au premier semestre 2023. Et on pourra commencer à (voir) poindre la flèche dans le ciel de Paris mi-2023", précise l’Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Côté finance, le général Georgelin a indiqué que "550 millions d’euros pour achever le nettoyage intérieur de la cathédrale, grand orgue inclus, pour restaurer les maçonneries et les voûtes endommagées par l’incendie, pour reconstituer les charpentes, les couvertures et la flèche, ou encore, pour renouveler les équipements techniques.".