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Au cœur de son combat contre le paludisme, la foi vivante de Lucile

Lucile Cornet-Vernet, fondatrice de l'association La Maisons de l'Artemisia

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Valentine Leroy - publié le 27/06/22
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Lucile Cornet-Vernet se bat depuis une dizaine d'années contre le paludisme, maladie qui fait plus de 500.000 morts par an en Afrique. À la racine de ce combat, une foi inébranlable. Rencontre.

Orthodontiste à Paris, Lucile Cornet-Vernet a fondé en 2012 la Maison de l’Artemisia, une association qui forme à la culture de l’Artemisia, une plante venue d’Asie qui soignerait le paludisme selon plusieurs études, bien que cette plante soit interdite en France. Le docteur Cornet-Vernet a découvert artemisia par l’intermédiaire d'un de ses amis, le voyageur et écrivain Alexandre Poussin, qui a contracté un neuro-paludisme, forme la plus grave de paludisme, alors qu’il traversait le continent africain à pied avec sa femme. Soigné dans un dispensaire, il guérit en buvant de la tisane d’Artemisia. Dubitative à l’idée qu’une simple tisane puisse guérir une maladie endémique, Lucile Cornet-Vernet entame de nombreuses recherches. Et après six mois de lectures et de rencontres monte une association pour populariser ce qu'elle assure être un remède contre le fléau du paludisme. L’orthodontiste convainc de généreux donateurs de financer une étude aux normes internationales et lance des cycles de formation à la culture de l’artemisia pour les populations impaludées. Dix ans après, son association est présente dans 27 pays impaludés d’Afrique et d’Amérique du Sud. Mais ce qui surprend dans le parcours de Lucile Cornet-Vernet, ce n'est pas tant sa détermination a se faire le chantre de l'artemisia mais comment sa foi est centrale dans sa démarche.

La Française a toujours eu au fond d’elle cette question "Où est ma place ? Où pourrais-je faire le maximum de bien sur terre ?". Engagée pendant ses études chez Amnesty International, elle se sent très tôt concernée par le sort des plus pauvres, même ceux qui sont à l’autre bout du monde : "C’est une ouverture du cœur à plus loin que soi", affirme-t-elle. Aujourd’hui, dans cette mission qu’elle s’est donnée de venir en aide à ceux qui font face au paludisme, sa vie est comme "récapitulée". Son désir de vivre une vie pour les autres, son engagement pour le développement de l’agroécologie au Bec Hellouin, sa formation médicale convergent vers cette belle mission qu’elle mène bénévolement en parallèle de sa profession d’orthodontiste.

Un miracle par jour

Depuis le début de son aventure, Lucile-Cornet Vernet constate, émerveillée, recevoir un "miracle" par jour. "Lucile, à partir du moment où tu fais des choses pour les plus petits, oui tu as plusieurs miracles par jour, lui a un jour confié le père capucin Michel Guimbaud, fondateur d'un centre de chirurgie et de rééducation pour les enfants de Moundou (Tchad). Mais quand tu agis pour toi, tu n’as plus de miracles". "C’est grâce à ma foi, assure l’humanitaire, que j’ai la force de persévérer, même dans les moments difficiles. Je sais que ce que je fais n’est pas pour moi ni pour ma gloriole mais que c’est un combat pour les plus pauvres d’entre nous."

Commence par faire le nécessaire, après, fait ce qu’il t’est possible de faire, et alors, tu réaliseras l’impossible sans t’en apercevoir.

Cette attitude de service, condition même du miracle, ne se passe cependant pas de travail : "Chaque jour, je prends la voiture, je prie, je fais ma part. Et après il advient ce qu’il advient. Cette histoire n’est pas seulement entre mes mains mais aussi celles de Dieu. Cela me permet d’accueillir ce qui est beau, de ne pas être tendu, d’être détaché par rapport aux résultats. Je fais le maximum que je peux chaque jour." Sur ce chemin d’abandon à Dieu associé à un dur labeur, elle est guidée par cette phrase attribuée à Saint-François d’Assise : 'Commence par faire le nécessaire, après, fait ce qu’il t’est possible de faire, et alors, tu réaliseras l’impossible sans t’en apercevoir'. "Cette phrase, c’est vraiment ma vie", résume-t-elle.

Un combat fait de mille visages

Le miracle dont parle l’humanitaire est celui de la relation. Elle témoigne toujours rencontrer la personne qu’il faut au bon moment. Cette aventure, qui rassemble désormais plus de 1.500 personnes aux quatre coins du monde, ressemble ainsi à une pièce de dentelle dont chaque nœud serait une relation, illustre-t-elle. S’il manque une personne, il manque une relation et alors l’image ne peut pas apparaître. Ne serait-ce pas celle du Christ ? 

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