Fécamp : vol d’une relique du Précieux-Sang

Le ou les cambrioleurs avaient prémédité leur vol : dans la nuit du 1^er au 2 juin, ils se sont laissés enfermer dans l’abbatiale de la Sainte Trinité de Fécamp avant d’enfoncer de l’intérieur la porte de la sacristie abritant le Trésor. Parmi d’autres objets de valeur, les malfaiteurs ont saisi le reliquaire du Précieux Sang. Aucun système de sécurité ne protégeait l’église. Une plainte a été déposée et l’enquête est en cours.

Ce reliquaire renfermerait des gouttes du sang du Christ recueillies dans deux fioles par Nicodème, qui accompagnait Joseph d’Arimathie lors de la descente de la Croix. Nicodème aurait alors caché les fioles dans un figuier avant de le jeter à la mer pour bientôt les voir s’échouer sur les côtes françaises. D’autres racontent que ces gouttes de sang auraient transité vers la France à la faveur des Croisades. Quoi qu’il en soit, l’arrivée de la relique dans la ville de Fécamp est à l’origine de la construction de l’abbatiale en 658.

À quelques semaines de la fête de la dévotion au Précieux Sang de Jésus le 1er juillet, le vol de la relique a suscité une vive émotion chez les Fécampois. « Dans un geste réparateur et en fidélité à la dévotion au Précieux-Sang, si chère au cœur des habitants de Fécamp et de sa région, la célébration du mardi 14 juin prochain sera célébrée avec encore plus de ferveur. “ annonce dans une communiqué l’évêque du Havre, Jean-Luc Brunin. « La relique a été le support de la foi au Christ Sauveur pour des générations de fidèles venus de toute la région pour la vénérer, poursuit-il. Ce vol est une atteinte insupportable à la foi de toutes les personnes faisant mémoire du Salut obtenu par le sacrifice du Christ. Il a versé son sang par amour pour l’humanité.” En effet, dans l’Ancien Testament le sang renvoie toujours au concept de sacrifice et d’offrande de la vie. Ainsi dans le Nouveau Testament, le Christ obtient-t-il par son sang versé la rémission des péchés du monde.

Les ampoules étaient conservées dans un reliquaire en cuivre fabriqué au XIXème siècle et enfermé dans un tabernacle en marbre du XVIe siècle, réalisé par le sculpteur génois Girolamo Viscardo où figurent des scènes de la Crucifixion et de la Résurrection. C’est la deuxième profanation d’envergure cette année après le vol de la chasuble de Jean Paul II, conservée au sanctuaire de Paray le Monial, que le Saint portait lors de l’attentat du 13 mai 1981.