Ils étaient réfractaires à la constitution civile du clergé. Trop âgés pour être déportés, les prêtres de Laval guillotinés un an jour pour jour après le roi Louis XVI, ont été béatifiés par Pie XII en 1955.
Le plus difficile, pour un politicien local ambitieux, c’est d’attirer l’attention et les compliments de la capitale. Le comité révolutionnaire de Laval le sait bien, et, en ce mois de janvier 1794, ses membres cherchent ce qui pourrait spécialement les distinguer auprès de la Convention et les tirer de l’obscurité. Au vrai, en ces temps troublés, il n’existe qu’un moyen sûr : renchérir dans la violence, démontrant ainsi un attachement sans faille à la grande cause de la régénération du peuple français. Pour purifier la Nation, le sang doit couler, à flot.
Le comité révolutionnaire lavallois l’a bien compris et, depuis la mi-décembre, il ne chôme pas, envoyant à la mort, avec ou sans jugement, d’abord des dizaines de malheureux coupables d’avoir accueilli l’armée vendéenne lors de ses trois passages par la ville à l’automne précédent, puis, après l’écrasement des Vendéens au Mans en décembre, les centaines de prisonniers faits aux alentours de Laval, enfants et femmes enceintes compris.