Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi le vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
La paroisse du Raincy a dû prendre en début de semaine une résolution rare mais prévue par le droit canonique : ne plus garder les hosties consacrées dans le tabernacle principal de son église. Cette décision est la réponse à une série de profanations dans le diocèse de Saint-Denis, lequel a porté plainte. Dans la nuit de dimanche à lundi 10 janvier, les églises de Romainville et Bondy, voisines du Raincy, ont été l’objet d’effractions.
La lumière rouge à côté du tabernacle en est le signe habituel : Jésus est vraiment présent dans les hosties consacrées. Voilà pourquoi l’Église encourage les fidèles à venir prier auprès de Lui. Le droit canonique prévoit ainsi que "le tabernacle dans lequel la très sainte Eucharistie est conservée sera placé en un endroit de l'église ou de l'oratoire remarquable, visible, convenablement décoré et adapté à la prière." (article 938 §2).
Pourtant, justement parce que le trésor qu’abrite le tabernacle est inestimable, l’Église demeure consciente de l’attention nécessaire pour le protéger. Le droit canonique décrit ainsi toute une série de dispositions à respecter pour éviter que là très sainte Eucharistie ne soit profanée, ce qui arrive le plus souvent davantage pour les vases sacrés que pour les hosties elles-mêmes.
Pour une cause grave
Garder la clef du tabernacle avec soin, posséder un tabernacle solide et fixe, bien fermé et non transparent : telles sont les consignes courantes pour éviter tout risque de profanation. Moins connu, un paragraphe du droit canonique précise : "Pour une cause grave, la très sainte Eucharistie peut être conservée en un autre lieu sûr et décent, surtout la nuit." (article 938 §4). Seule la nuit est invoquée comme critère de discernement, mais le curé peut juger qu’une autre raison "grave" doit amener à une telle décision. Dans de ce cas, les hosties consacrées sont le plus souvent mises à l’abri dans un coffre-fort de la sacristie qui accueille d’ordinaire les objets précieux de la paroisse.
Comme la plupart des canons du droit de l’Église, cette disposition peu usitée de nos jours, du moins en France, est le fruit de l’histoire. Depuis les Apôtres, les chrétiens font face au vandalisme. Récemment, l’Église a ainsi élevé au rang de martyrs les moines de Casamari, en Italie. En 1799, ils ont voulu protéger le Corps du Christ de l’attaque des soldats du Directoire : ils y ont perdu leur existence, ils y ont gagné la Vie.