Dans le texte accompagnant les "responsa", le préfet de la congrégation, Mgr Arthur Roche, explique avoir choisi, avec l’assentiment du pontife, de donner des réponses aux « questions les plus récurrentes » qui ont été soulevées ces derniers mois « de plusieurs côtés et avec une fréquence accrue ». Il rappelle le sens profond du motu proprio : « poursuivre la recherche constante de la communion ecclésiale ».
L’archevêque anglais se dit « triste de voir comment le lien le plus profond de l’unité […] devient un motif de division », dénonçant des « polémiques stériles » et l’exploitation du fait liturgique « par des visions idéologiques ». Il appelle dès lors les évêques à « sauvegarder la communion, condition nécessaire […] pour pouvoir participer à la table eucharistique » en encourageant une redécouverte de la valeur de la réforme liturgique conciliaire par une « formation liturgique renouvelée et continue » des prêtres comme des laïcs.
Plus de confirmation ni d’ordination en rite tridentin
Concernant l’interdiction de célébrer dans les formes du rite tridentin dans une église paroissiale, la congrégation accepte de donner des dispenses aux évêques dans le cas où aucun lieu adéquat – chapelle, oratoire – ne peut accueillir la célébration. Se défendant de vouloir « marginaliser » les fidèles attachés la forme du rite précédente, elle exige néanmoins que cette impossibilité soit scrupuleusement établie, que la célébration tridentine ne soit pas incluse dans le calendrier des messes de la paroisse et que la dispense soit retirée dès qu’un lieu convenable est trouvé.
La congrégation ferme la porte à toute confirmation ou ordination dans la forme du rite tridentin en interdisant l’usage du Pontificale Romanum – le "missel" des évêques – d’avant la réforme.
Celle-ci doit toujours être confirmée par le Siège apostolique – en l’occurence la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Il ne s’agit pas d’un « avis consultatif mais d’une autorisation nécessaire », insiste Rome. La congrégation encourage en outre des dispenses « ad tempus » – pour un temps donné – pour un meilleur contrôle de la part de l’évêque.
La congrégation ferme la porte à toute confirmation ou ordination dans la forme du rite tridentin en interdisant l’usage du Pontificale Romanum – le "missel" des évêques – d’avant la réforme. Les sacrements dispensés par les prêtres ne sont pas concernés par cette interdiction. La congrégation appelle les évêques à « accompagner » ceux qui sont enracinés dans la forme antérieure pour qu’ils découvrent la valeur de la célébration dans la forme rituelle conciliaire.
Pas de dispense pour la concélébration
La congrégation demande aux évêques de ne pas accorder la dispense aux prêtres qui ne reconnaissent pas la validité de la concélébration – notamment pendant la Messe chrismale. Elle les appelle cependant à établir avec eux un « dialogue fraternel » et à leur offrir « le temps nécessaire pour une discussion sincère ».
La congrégation autorise l’utilisation du texte intégral de la Bible pour les lectures, rappelant que le texte doit être dans la traduction en langue vernaculaire réglementaire. Les lectionnaires reproduisant les cycles des lectures du rite précédent sont proscrits.
La faculté pour un prêtre de célébrer dans la forme tridentine du rite romain ne s’applique qu’au territoire du diocèse de son évêque qui lui aurait délivré l’autorisation. Tout remplacement d’un prêtre autorisé doit être effectué par un autre prêtre bénéficiant lui aussi d’une autorisation.
Enfin, les prêtres autorisés n’ont pas l’autorisation de "biner" – célébrer deux fois le même jour – dans les deux formes pendant la semaine, ni, quelle que soit l’occasion cette fois-ci, de célébrer deux fois dans la forme préconciliaire pendant une même journée. La congrégation souligne que les diacres et ministres institués participant à la célébration doivent aussi obtenir une autorisation de leur évêque.