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La Voie romaine : “Notre amour du rite tridentin est mal compris”

Tridentine Mass
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Agnès Pinard Legry - publié le 28/11/21
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L’association La Voie romaine a annoncé mi-novembre son intention d’organiser une grande marche au printemps 2022 reliant Paris à Rome afin de confier au pape François les lettres de fidèles attachés au rite tridentin. "Nous témoignons de notre attachement au rite tridentin et de ce que nous sommes, c’est-à-dire des catholiques pleinement engagés dans les missions de l’Église", explique à Aleteia Victoire de Jaeghere, l’une des fondatrices de l’association.

La publication du motu proprio Traditionis custodes, le 16 juillet 2021, a bouleversé leur vie de foi. Attachés à la messe tridentine, des milliers de catholiques ont eu l’impression d’être considérés, tout d’un coup, comme "de mauvais catholiques à faire les choses dans notre coin", raconte à Aleteia Victoire de Jaeghere. Face à ce désarroi elle a fondé, avec une dizaine d’autres personnes, La Voie romaine, une association qui s’est donnée comme mission de récolter des lettres de fidèles attachés à la messe tridentine et d’organiser une grande marche reliant Paris à Rome afin de les présenter au pape François.

Aleteia : Qui l’association La Voie romaine rassemble-t-elle ?
Victoire de Jaeghere : Nous sommes une quinzaine à l’origine de cette association, tous attachés au rite tridentin. Certains ont grandi avec, c’est cette messe qui a nourri leur foi, leur éducation religieuse, dans laquelle ils ont reçu les sacrements. D’autres l’ont découvert plus tard et ont été touchés par sa beauté liturgique, le sens du sacré et la pédagogie développée autour. Certains ont eu l’occasion de la découvrir à travers projets menés par des personnes attachées au rite tridentin, je pense par exemple à certaines écoles hors contrat comme l’école saint Dominique ou l’école saint Joseph du Lys. Tous nous avons été surpris par le motu proprio du Pape car nous avons eu l’impression d’être perçus comme des gens à part, différents… On a eu l’impression d’être considérés comme des mauvais catholiques à faire les choses dans notre coin.

Le but est de témoigner auprès du Saint-Père afin qu’il ne nous retire pas ce rite qui fait de nous les catholiques que nous sommes.

Quelle est votre réflexion ?
Le point de départ a été de nous interroger : peut-être que notre amour du rite tridentin est mal compris, mal connu et considéré comme un repli sur soi. Mais c’est tout le contraire ! Nous y sommes attachés car il nous nourrit et nous fait grandir. Le deuxième élément est qu’un certain nombre d’entre nous ont des frères, des amis ou des cousins qui sont prêtres et ont été ordonnés pour célébrer la messe dans ce rite. Je pense à la fraternité Saint-Pierre ou la fraternité du Christ roi. Nous avons été touchés par le désarroi de ces prêtres à qui on retire ce qui faisait partie de leur vocation, ce pour quoi ils ont été ordonnés. Nous nous sommes dons rassemblés pour témoigner de notre attachement au rite tridentin et témoigner de qui nous sommes, c’est-à-dire des catholiques pleinement engagés dans l’Église et dans ses missions d’éducation, de charité etc. Le but de notre association est donc de témoigner de cela auprès du Saint-Père afin qu’il ne nous retire pas ce rite qui fait de nous les catholiques que nous sommes.

Concrètement, qu’allez-vous faire ?
Nos idées ont rejoint celle de mères de prêtres touchées par le désarroi de leur fils. Nous proposons donc deux choses. La première est une invitation à tous les chrétiens attachés à la célébration du rite tridentin à nous envoyer une lettre adressée au Pape témoignant de leur foi et de leur engagement dans la mission de l’Église. Ensuite nous confierons ces lettres à des mères de prêtres qui marcheront, de Paris à Rome, afin de les déposer au pape François. Cette marche aura lieu du 6 mars au 1er mai.

Pourquoi avoir nommé votre association La Voie romaine ?
Parce que tous les chemins mènent à Rome et ce n’est pas parce que nous aimons le rite tridentin que nous ne sommes pas fidèles à Rome. Notre attachement à la messe tridentine n’enlève rien à notre attachement à Rome. Et puis la voie romaine porte en elle cette notion de chemin qu’il est souvent important emprunter pour retrouver l’autre.

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