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Aménagement de Notre-Dame de Paris : le “oui, mais…” de la Commission du patrimoine

Notre-Dame de Paris, fin août 2021.

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Caroline Becker - publié le 09/12/21
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Le diocèse de Paris a présenté ce jeudi 9 décembre, devant une vingtaine d’experts de la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture (CNPA), les grandes lignes du réaménagement intérieur imaginé pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris en 2024. À l’issue d'un vote, la Commission a rendu un avis favorable en émettant néanmoins quelques réserves.

Ce jeudi 9 décembre à 9h30, une vingtaine d’experts du patrimoine, membres de Commission nationale de l’architecture et du patrimoine, étaient rassemblés pour assister à la présentation par le diocèse de Paris de son projet de réaménagement de l’intérieur de la cathédrale Notre-Dame. À l'issue du vote, qui s'est déroulé à huis clos, les experts ont rendu un avis favorable, "à deux réserves près : la place des statues qu'ils souhaitent conserver dans les chapelles et les bancs pour lesquels le clergé doit revoir sa copie", a précisé le ministère.

Dévoilées ces derniers jours, les grandes lignes du réaménagement n'ont pas fait l'unanimité et ont même provoqué la colère de certains défenseurs du Patrimoine qui accusent le diocèse de vouloir saccager l’intérieur de Notre-Dame. En cause, la volonté du diocèse de repenser l’aménagement liturgique mais aussi le parcours de visite des touristes afin de "mieux accueillir" dans le "respect du culte". Parmi les idées qui ont provoquées la colère des experts du Patrimoine, le réaménagement des chapelles de la nef, restaurées au XIXe siècle par Viollet-le-Duc, avec l’apport d’œuvres contemporaines pour offrir un parcours plus didactique en faveur des touristes étrangers, des phrases lumineuses projetées contre les murs ou encore le remplacement des chaises par des bancs à roulettes avec lumignons pour faciliter le déplacement des sièges en cas d’affluence.

Des bancs à roulettes à revoir

Malgré ces contestations, la Commission a rendu un avis favorable sur une grande partie du projet. Concernant spécifiquement le mobilier liturgique, "les experts se sont mis d'accord sur l'axe liturgique central et le mobilier (baptistère, autel, tabernacle) qui devra être conçu par un même créateur", a précisé le sénateur (LR) Albéric de Montgolfier, président de la Commission. lls ont en revanche "émis des réserves concernant les bancs à roulettes, dotés de lumignons et veulent d'abord voir un prototype qui sera de nouveau soumis à la commission. Leur accès à la crypte doit également être reprécisé", a ajouté le sénateur.

Concernant l'aménagement des chapelles, restaurées au XIXe siècle par Viollet-le-Duc et actuellement nettoyées par des artisans du patrimoine, les experts s'opposent au déplacement de statues de saints du XIXe siècle que le diocèse voulait conserver mais déplacer le long des grands piliers de la cathédrale. Quant au chœur, que le diocèse voulait réaménager pour accueillir un petit "espace de prière" devant le Saint-Sacrement, cette idée a été totalement réfutée, les experts "craignant que le sol qui date du XVIIIe siècle ne soit abîmé par le passage des fidèles et des touristes". Se voulant rassurant, Albéric de Montgolfier a ajouté qu' "aucun objet ou tableau qui se trouvait dans la cathédrale avant l'incendie ne sortira" des murs du sanctuaire.

Réagissant à l'avis de la Commission, l’Établissement public en charge de la conservation et de la restauration de la cathédrale s'est réjoui que le projet du diocèse de Paris ait été approuvé. "Je suis heureux que les grands principes du programme d’aménagement liturgique porté par le diocèse de Paris et fruit d’un équilibre entre les exigences du culte et les principes de conservation du patrimoine aient reçu un avis globalement favorable", a déclaré le général Goergelin, ajoutant que cette décision permettait désormais "d’avancer résolument vers la réouverture de la cathédrale au culte et à la visite en 2024."

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