Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF), s'est entretenu ce mardi 12 octobre en début d’après-midi avec Gérald Darmanin à l’invitation de ce dernier. La polémique enflait depuis quelques jours autour du secret de la confession. Remis en cause dans les recommandations du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels commis dans l’Église (Ciase) publié le 5 octobre, il a fait l’objet de nombreuses prises de parole dans les médias.
Le président de la CEF est revenu notamment sur "la formulation maladroite de sa réponse sur France Info mercredi dernier matin". "L’État a pour tâche d’organiser la vie sociale et de réguler l’ordre public. Pour nous chrétiens, la foi fait appel à la conscience de chacun, elle appelle à chercher le bien sans relâche, ce qui ne peut se faire sans respecter les lois de son pays", a-t-il précisé tout en demandant pardon "aux personnes victimes et à tous ceux qui ont pu être peinés ou choqués par le fait que le débat suscité par [s]es propos".
Il ressort de cet échange qu’un travail est nécessaire pour concilier la nature de la confession et la nécessité de protéger les enfants, avance la CEF. Un travail qui est en cours, des protocoles liant 17 diocèses de France avec des parquets afin de faciliter et d’accélérer le traitement des signalements pour tout fait dénoncé ayant déjà été signés.
Le secret de la confession souffre cependant d’exceptions en ce qui concerne notamment les crimes commis pour des enfants de moins de 15 ans.
La lecture de ce rendez-vous semble néanmoins différente à Beauvau. S’exprimant à l’Assemblée nationale juste après avoir reçu Mgr Éric de Moulins-Beaufort, Gérald Darmanin a affirmé mardi que les prêtres ayant connaissance de "crimes" contre des "enfants de moins de 15 ans", devaient "porter" ces faits de pédocriminalité "à la justice" et ne pas y opposer le secret de la confession.
Répondant à une question du député LREM Florent Boudié, il a affirmé : "Le secret de la confession est depuis quasiment 200 ans dans notre droit, connu comme un secret professionnel, au même titre que les médecins ou les avocats. Il souffre cependant d’exceptions en ce qui concerne notamment les crimes commis pour des enfants de moins de 15 ans et qu'il est évident qu’il ne peut y avoir aucune sanction contre tout religieux ou toute personne qui a connaissance de faits d'abus sexuels contre des enfants et que ceux-ci doivent le porter pour la protection des enfants à la justice de notre pays".