"Il ne s’agit pas de remettre en cause le secret de la confession en tant que tel" précise d'emblée la Commission indépendante sur les abus dans l'Église (Ciase) dans son volumineux rapport publié le 5 octobre. Mais parmi ses 45 recommandations, celle sur le secret de la confession est sans doute l'une des plus concrètes "pour une prévention sans faille à l’avenir" selon ses termes. La commission recommande aux autorités de l'Église d'édicter "un message clair indiquant aux confesseurs et aux fidèles que le secret de la confession ne peut déroger à l’obligation, prévue par le code pénal [...] de signaler aux autorités judiciaires et administratives les cas de violences sexuelles infligées à un mineur ou à une personne vulnérable". Elle précise d'ailleurs que, à son sens, déroger à ce secret est "conforme [...] à l’obligation de droit divin naturel de protection de la vie et de la dignité de la personne"
En France, le secret de la confession relève du secret professionnel. Il ne se limite pas aux seules confidences reçues par les prêtres dans le cadre du sacrement de réconciliation, mais à toute information confidentielle reçue par les ministres du culte dans le cadre de leur ministère selon la CEF. Aujourd'hui, si un prêtre reçoit les confidences de l’auteur d’un crime ou d’un délit, il "doit tout mettre en œuvre pour que celui-ci assume ses responsabilités tant à l’égard de la victime qu’à l’égard de la société, et se confie donc à la justice". C'est donc un pas supplémentaire que recommande la Ciase, dans cette matière exclusivement.