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Quand saint Augustin dit “À Dieu” à sa mère

SAINT AUGUSTINE AND SAINT MONICA
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Marzena Devoud - publié le 01/10/21 - mis à jour le 26/08/24
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Saint Augustin était convaincu que prier pour les âmes du purgatoire, c’est croire que Dieu prend soin de ses défunts et qu’il leur offre sa miséricorde. Converti grâce à sa mère, sainte Monique, il vit une communion d’âmes et de cœurs avec elle au moment de sa mort… et bien au-delà.

La mère de saint Augustin (354-430), futur docteur de l’Eglise, a souffert plus de 15 ans de l’éloignement de son fils de Dieu. Blessée par la façon de vivre de son fils, entre libertinage et goût pour le jeu, elle priait continuellement pour sa conversion. C’est à Pâques 387, que ses larmes de douleur se transforment enfin en larmes de joie : Augustin reçoit le baptême des mains du grand évêque Ambroise.

Une communion d’âmes et de cœurs

Une profonde communion spirituelle se tisse alors entre la mère et le fils, communion qui prend une forme parfaite un soir d'été 387 : « Pendant que nous parlions de la sagesse et que nous la convoitions, nous l'effleurâmes dans un élan de tout notre cœur. » Sainte Monique, comblée, mourra cinq jours plus tard. Bouleversé, Augustin raconte ainsi les dernières paroles de sa mère :

"Puis, nous voyant accablés de tristesse, elle dit : 'Vous enterrerez ici votre mère.' Je me taisais en retenant mes larmes. Quant à mon frère, il lui dit quelques mots : qu’elle ne devait pas souhaiter mourir à l’étranger mais, comme un sort plus heureux, dans sa patrie. En l’entendant, ma mère eut le visage anxieux et lui jeta un regard de reproche pour avoir eu cette pensée. Puis elle me regarda : 'Vois ce qu’il dit.' Et, s’adressant à nous deux : 'Enterrez mon corps n’importe où ; que cela ne vous donne aucun souci. Je vous demande seulement de vous souvenir de moi à l’autel du Seigneur, partout où vous serez'. Lorsqu’elle eut prononcé cette phrase en cherchant ses mots, elle garda le silence, car la maladie s’aggravait et la faisait souffrir." (Saint Augustin, Confessions, BA 14 IX, XI, 27).

Pris de désarroi, mais aussi comblé par l’amour du Christ, il écrit cette prière pour sa mère :

"Seigneur, je viens Vous prier de remettre à ma mère ses péchés. Ce qui fait couler les larmes, Seigneur, que je répands devant Vous pour votre servante, c'est l'appréhension qui s'empare de moi, quand je considère les périls de toute âme qui meurt dans la condition des enfants d'Adam. Car, quoique ma mère ait reçu en Jésus-Christ une vie nouvelle, et qu'avant de quitter sa chair, elle ait vécu de telle sorte qu'on puisse louer votre Nom pour la pureté de sa foi et de ses mœurs, je n'oserai dire cependant que, depuis sa régénération par le Baptême, il ne fût sorti de sa bouche aucune parole contraire à Vos saints Commandements. Malheur à l'homme, quelque louable que soit sa vie, si Vous jugez sans Miséricorde ! Je viens donc Vous prier de remettre à ma mère ses péchés. Ecoutez-moi par les Mérites de Jésus, qui fut cloué à la Croix pour se faire le Remède de toutes nos plaies, et qui, assis maintenant à Votre droite, intercède sans cesse pour nous. Je sais que ma mère a usé de miséricorde et pardonné du fond de son cœur à ceux qui l'avaient offensée ; pardonnez-lui donc aussi les fautes qu'elle a pu commettre envers Vous pendant les années qu'elle a vécu depuis son Baptême ; pardonnez-les-lui, Seigneur, je Vous en supplie ; pardonnez-les-lui, et n'entrez point avec elle en jugement. Que votre Miséricorde l'emporte sur votre Justice, puisque votre Parole est vraie, et que Vous avez promis Miséricorde à ceux qui auront été miséricordieux. Ainsi soit-il."

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