La visite ad limina, du latin ad limina apostolorum, signifie littéralement "au seuil [des basiliques] des apôtres". Elle désigne la visite que chaque évêque effectue tous les cinq ans au Saint-Siège. Cette visite est d’abord un pèlerinage sur les tombeaux des apôtres saint Pierre et saint Paul. Elle permet également de renforcer les liens avec le Saint-Siège, ainsi qu’entre diocèses et entre provinces.
L’habitude s’est prise assez vite dans l’histoire que les évêques, succédant aux apôtres, aillent lorsque c’était possible, en quelque sorte "recharger" leur foi en se rendant à Rome et en y priant auprès des deux Apôtres, "celui à qui le Seigneur a confié l’unité de son troupeau et l’apôtre des nations, celui qui a porté à tous les peuples la bonne nouvelle qu’ils étaient appelés à avoir part, eux aussi, à la vie éternelle en Dieu", précise la Conférence des évêques de France (CEF). La visite ad limina permet ainsi aux évêques "de relancer leur zèle apostolique, à la fois en s’unissant à l’acte de foi des deux Apôtres et en rencontrant le successeur actuel de saint Pierre, directement et à travers les principales directions de la Curie, la Curie étant l’ensemble organisé de ceux qui aident le pape à remplir sa mission".
D’après le Directoire pour la visite ad limina, publié par le Saint-Siège en 1988, il n’existe pas de date précise concernant l’apparition dans l’histoire des premières visites ad limina mais de nombreux témoignages mentionnent son existence dès le IVe siècle. Saint Grégoire le grand établit au VIe siècle que cette visite aurait lieu tous les cinq ans. Malgré les innovations des souverains pontifes successifs, les trois aspects fondamentaux de la constitution sixtine concernant les visites ad limina demeurent. Il s’agit de vénérer les tombeaux des Apôtres Pierre et Paul dans leurs basiliques (Saint-Jean-de-Latran, Saint-Pierre, Saint-Paul-hors-les-Murs et Sainte-Marie-Majeure), rendre visite au Pape et remettre un rapport sur la situation du diocèse.
Pour préparer leurs visites, les évêques rédigent ainsi un rapport concernant leur diocèse, sur la base d’un questionnaire fourni par Rome. Ces rapports, qui font plusieurs centaines de pages, sont transmis au Saint-Siège plusieurs mois avant les visites et leurs contenus sont répartis dans les différents dicastères (ministères) de la Curie, en fonction des thématiques abordées.