"Notre peuple a déjà tant souffert, il est fatigué de devoir vivre dans l'incertitude et la peur". C'est par ces mots que les évêques de la province ecclésiastique de Bamenda, dans l'ouest du Cameroun, ont lancé, dimanche 22 août , un nouvel appel à l'apaisement. Réunis dans la ville de Bamenda depuis mardi 17 août pour leur rencontre annuelle, les prélats ont évoqué la grave crise que traversent les régions ouest du pays.
En effet, leurs cinq diocèses se situent dans les territoires déchirés par le conflit qui oppose l'armée régulière à des groupes séparatistes depuis 2017. Selon ACI Africa, les évêques ont invité toutes les parties armées à "œuvrer à une résolution pacifique du conflit" et à " l'arrêt immédiat du recours à la violence".
Parmi les dernières victimes des violences, une écolière tuée par une balle perdue vendredi 20 août. La fillette suivait des cours de vacances avec d'autres camarades à l'école primaire Sainte-Thérèse dans le diocèse de Kumbo. Un échange de tirs entre des groupes rebelles et l'armée serait à l'origine de sa mort. Dimanche 22 août, des combattants non-identifiés ont ouvert le feu dans une église presbytérienne. Un bilan provisoire évoque la mort d'un fidèle, le pasteur souffrirait de blessures.
Les forces armées camerounaises avaient été déployées dans le nord-ouest du pays pour combattre les Amba Boys, un groupe sécessionniste. Les affrontements ont ensuite plongé les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest dans une spirale infernale. Pour mémoire, le conflit a déjà fait des milliers de morts et selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés plus de 700.000 déplacés internes.