Haïti s'est réveillé ce lundi 16 août en comptant ses morts. Si les opérations de secours se poursuivent dans l'espoir de retrouver des survivants, le tremblement de terre survenu samedi 14 août vient affaiblir un pays déjà durement frappé. D'une magnitude de 7.2 sur l'échelle de Richter, le séisme a été ressenti jusqu'à Cuba. Le dernier bilan provisoire dénombre 1.297 morts et plus de 5.700 blessés. Dans le département de Nippes, au sud-ouest de l'île, les dégâts sont les plus visibles. C'est là que se trouve l'épicentre du séisme meurtrier.
Habitations, églises, commerces, des milliers de bâtiments n'ont pas résisté à l'onde de choc. La maison des évêques a également été durement touchée. Le cardinal Chibly Langlois, évêque des Cayes, qui s'y trouvait a été blessé. Des milliers de Haïtiens sont désormais sans abris.
Lors de l’Angélus dimanche 15 août, le pape François a apporté son soutien à la population haïtienne et demandé à la communauté internationale d’intervenir. Il s'est dit proche des "chères populations durement frappées" par la catastrophe. Le souverain pontife a terminé son intervention en invitant les pèlerins place saint-Pierre à réciter avec lui un “Je vous salue Marie” pour Haïti.
Puisse la solidarité de tous atténuer les conséquences de cette tragédie. Pape François
Ce n’est pas la première fois que le pays des Caraïbes est durement touché de la sorte. En 2010, un autre tremblement de terre de force similaire avait entrainé la mort de 280.000 personnes. En 2018, un séisme plus faible avait touché la capitale Port-au-Prince, faisant cette fois-ci moins d’une vingtaine de morts.
Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a également exprimé sa proximité à son homologue haïtien Mgr Launay Saturné. "Une fois de plus, votre pays est menacé par la violence de la nature, alors que celle des hommes continue ses ravages. Les évêques, tout spécialement, prient pour vous et vos confrères, appelés à porter une parole de vérité et d’espérance."
La Perle des Antilles traverse par ailleurs une grave crise politique, exacerbée par l'assassinat de son président Jovenel Moïse le 7 juillet dernier. À cela s'ajoute une situation sanitaire critique et une crise sociale profonde. La tempête tropicale Grace et les pluies attendues dans les prochains jours font craindre des inondations qui compliqueraient le travail des secours.