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Dans l’Aube, “Un jour, une église” fait (re)découvrir les petits sanctuaires

Église de Champignol-lez-Mondeville.

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Marie Lucas - publié le 23/07/21
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"Un jour, une église" est un mouvement de bénévoles qui propose, durant l'été, des visites commentées gratuites des églises de l'Aube. Résultat : les églises sont restaurées et revivent. Rencontre avec José Cotel, l'initiateur du projet.

Lancée dans les environs de Bar-sur-Seine en 2012, l’opération "Un jour, une église" s’est largement développée sur l’ensemble du département de l'Aube. Chaque année, de nombreux bénévoles se mettent à disposition tout l'été pour faire découvrir les richesses patrimoniales et spirituelles de plus de 200 églises. Un rendez-vous devenu incontournable pour tous les passionnés de patrimoine sacré.

Comment avez-vous eu cette idée ? 
José Cotel : C'était à l'automne 2011. Je vais à l'inauguration d'un très bel édifice restauré, et là quelqu'un lance : « Et si on organisait un circuit touristique des églises restaurées ? » Aussitôt je réponds : « D'accord, mais les autres ? » « T'as qu'à le faire" , me répond-on. « Ok ! » J'ai été le leader de l'aventure, c'est tout, mais j'avoue avoir été surpris par l'ampleur et l'intérêt que le mouvement a suscité.

Vous aimez les églises ? 
Bien sûr ! Quand je me baladais dans les villages, je me débrouillais toujours pour trouver quelqu'un pour m'ouvrir l'église et me la faire visiter. L' église, c'est le témoin de la vie du village : si les habitants ont souffert, elle a souffert. C'est aussi son cœur battant. Je me souviens d'un vigneron me la faisant visiter et me disant : « C'est la plus belle, parce que c'est la mienne. »

Mais la porte est souvent fermée !
Oui, et on se dit : « Elle ne sert à rien ». Faisons vivre nos églises ! Je suis un optimiste réaliste. Il faut se bouger, se battre et dans 30 ou 40 ans, nos églises seront debout. Vous savez, aucun maire ne désire faire venir le bulldozer sur son église. 

Qui fait les visites ? 
Il y a toujours un historien dans un village qui en sait suffisamment pour devenir guide bénévole. Nous proposons des formations, et la passion fait le reste. Mais je dis toujours : « N'inventez rien, vous n'êtes que des amateurs. » Cela dit, cela a du bon : l'Arche de Noé a été construit par des bénévoles, et le Titanic par des professionnels.

Ces visites sont-elles une porte d'entrée vers le spirituel ? 
Nous, on fait du patrimonial et cela entraîne ce que j'appelle des "miracles". Aujourd'hui tout le monde est en contact avec l'autre bout du monde, mais personne ne dit bonjour à son voisin ! Les visiteurs, eux, se parlent, ils se rencontrent entre villages, font des projets ensemble. J'ai aussi un ami, baptisé et anarchiste, qui a fait un sacré bout de chemin grâce à cette opération. 

Elles permettent aussi de lancer des chantiers de restauration ? 
Les maires, tous bords politiques confondus, ont tous à cœur de réparer leur église. Ils m'ont toujours accueilli à bras ouverts, comme les prêtres d'ailleurs. Parfois, le conseiller municipal est réticent : « Cela va coûter de l'argent, et puis il n'y rien à voir dedans ! » Alors je lui en dévoile les trésors cachés et quelque temps plus tard, il vient me chercher : « Viens voir, je vais te montrer comme elle est belle, mon église ! » Mais pour cela, il faut prendre le temps de discuter, si possible autour d'une bouteille qui pétille ! 

Vous êtes heureux de cette évolution ?
Oui, car l'opération fait aujourd'hui partie du paysage institutionnel de l'Aube, et le diocèse travaille main dans la main avec le comité départemental. Il y a également des émanations de la structure dans le Châtillonnais et l'Yonne. Je suis d'ailleurs prêt à témoigner de cette aventure pour susciter des vocations. 

Vous mêmes, vous êtes chrétien ? 
Personnellement, j'ai deux maîtres : saint Paul et Bernard de Clairvaux, l'auteur des ces lignes : « J'aime parce que j'aime, j'aime pour aimer. » C'est peut-être une philosophie de vie. Et puis, quand je rentre dans les églises, je m'y trouve bien — à tel point que parfois, je n'arrive pas à en partir, comme les visiteurs d'ailleurs. Peut-être parce que, malgré tout, Dieu existe.

Pour découvrir leur page Facebook, cliquer ici : 1 jour, 1 église.

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