Quelles sont les motivations des jeunes ? Quel est leur profil ? Comment faire travailler ensemble différentes générations ? Comment les accompagner en entreprise ? Autant de questions qui ont été posées auprès de 872 entrepreneurs par le cabinet Pragma Management pour les EDC, et dont les enseignements sont riches de sens pour appréhender l’entreprise de demain.
Les jeunes en entreprise sont d’abord perçus comme étant mobiles et agiles (par 29% des sondés). Un atout, mais aussi un inconvénient. Certes ils sont considérés comme étant particulièrement adaptables, un atout majeur dans un monde qui évolue sans cesse, mais leur fidélité à l’entreprise est remise en question. "Ils sont très mobiles et ne sont pas forcément fidèles à une entreprise. Ils aiment le changement", souligne un entrepreneur parmi les répondants. Une des clés pour fidéliser ces jeunes recrues ? L’autonomie : "La possibilité de prendre des initiatives et avoir de l'autonomie sera une des choses qui permettra à l'entreprise de maintenir ces jeunes dans l'emploi et de participer activement à la création de valeur dans nos entreprises", estime un autre dirigeant.
23% des entrepreneurs interrogés soulignent l’importance du besoin de sens chez les jeunes. Leurs jeunes collaborateurs sont motivés mais il est nécessaire de "leur donner un travail stable qui les intéresse, d’en prendre soin et de s’en occuper dans une ambiance positive". A noter dans cette quête de sens, le souci de l’écologie. Les plus jeunes y prêtent une attention particulière, relevée à plusieurs reprises : "Les jeunes sont beaucoup plus impliqués que nous ne l’étions dans la préservation de l’environnement et ont un souci réel du bien commun". "Ils sont conscients des enjeux climatiques et désireux que leur organisation soit impliquée authentiquement".
Ils sont 14% à souligner l’aspect individualiste et intéressé de certaines jeunes recrues dans l’entreprise. Un individualisme porté d’une part par la priorité donnée à l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle : "Ils sont très attachés à un équilibre travail-vie extra-professionnelle, quitte, dans certains cas, à ce que l'entreprise soit à leur service", mais aussi par le désir de développement personnel : "Ils accordent une place importante à leur(s) réalisation(s) personnelle(s) et sont parfois indifférents aux besoins qu’a l'entreprise de leur savoir-faire". "Ils ont une plus grande exigence envers l’entreprise qui ne se traduit pas par une exigence équivalente envers eux-mêmes".
Les répondants ne sont pas avares d’idées pour favoriser l'accueil et l'accompagnement des jeunes en entreprise. Ils proposent d’organiser des parrainages (15 % des citations) en vue de les accompagner dans un projet, les aider dans leur insertion professionnelle, dans la recherche d’emploi… en s’attachant à mentorer les jeunes les plus défavorisés. Une fois recrutés, il semble important de mieux les accompagner pour les aider à mieux démarrer leur carrière, en assurant notamment de la formation continue, en prenant soin des moins diplômés. Enfin, valoriser leur mission est une manière de les fidéliser : "Donner un sens à leur travail en développant une sensibilisation au bien commun". Pourquoi ne pas "les aider à réfléchir au sens de l’engagement professionnel", "les amener à s'interroger sur le sens, les aider à chercher le sens, la finalité de leur action en entreprise"?
Enfin, les répondants font preuve d’une véritable attention à la situation des jeunes qui se concrétise par plus d’embauche. En effet, les deux tiers des membres répondants ont embauché 5.700 jeunes dans les six derniers mois et une même proportion a l’intention d’en embaucher autant dans les six mois à venir.