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Le monde a tant besoin de prêtres !

ordination

Ordination à Montpellier, 2021.

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Christian Venard - publié le 06/07/21
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Ne boudons pas notre bonheur de voir chaque année de nouveaux prêtres pour l’Église de France. Certes, ils sont "seulement" 130 en 2021. Mais une juste position chrétienne exige une vision surnaturelle des événements et doit nous pousser aussi à prier pour qu’il y en ait davantage.

Faut-il vraiment se réjouir, ou bien se plaindre ? À grand renfort d’articles et de publications sur le net, l’Église catholique de France communique sur les 130 nouveaux prêtres ordonnés en cette fin d’année scolaire, autour de la fête des saints Pierre et Paul, traditionnellement retenue pour organiser dans les diocèses les ordinations sacerdotales. Bien sûr, c’est d’abord la joie qu’évoque ces ordinations ! Comment ne pas rendre grâce pour tous ces nouveaux prêtres, qui vont désormais pouvoir offrir le Sacrifice eucharistique pour rendre gloire à Dieu et nourrir du Pain des Anges le Peuple de Dieu, qui vont pouvoir au nom de Jésus pardonner les péchés, donner le sacrement des malades, marier, baptiser, prêcher, et, par toute leur vie, témoigner de la bonté de Dieu pour son Peuple. Comment ne pas admirer ces jeunes hommes, qui ont choisi de consacrer leur vie au Christ et à son Église, dans une période où cette dernière est terriblement tourmentée, tant par des crises internes que par la dureté des temps modernes.

Pour autant, surgit aussi la lancinante question : seulement 130 ? Le séminariste que je fus, se souvient des années 1990, où l’on répétait qu’il était impossible de descendre pour la France en dessous de 180 prêtres ordonnés par an ! 130… rapportés à une population de plus de 65 millions de Français. 130, quand dans les années 1950, on en était à mille par an ! 130, quand il meurt en moyenne 800 prêtres par an en France ! Bref, sans tomber dans l’éculé « verre à moitié vide ou à moitié plein », il y a quand même de fortes raisons de s’inquiéter, et l’on ne voudrait pas que la « communication » autour des ordinations annuelles ne tourne au chant sirupeux du serpent dans le Livre de la Jungle de Disney : « Sois sans crainte, aie confiance… souris et sois complice… Tu dors petit… Crois-en moi… ».

C’est là où se vit un « catholicisme d’identité » que prospèrent majoritairement les vocations...

On peut essayer de se rassurer en corrélant ce chiffre à la réalité de ce qu’il reste de catholiques « observants » en France : 130 pour à peu près un million de fidèles, pour le coup ce n’est pas si mal. Preuve, s’il en était besoin, que Dieu continue d’appeler. Si tous les séminaristes et jeunes prêtres ne sont pas issus du petit milieu catholique, la typologie et le détail des ordinands (lieux de formations, communautés ou diocèses bénéficiaires de vocations) montrent qu’en effet, c’est là où se vit un « catholicisme d’identité » que prospèrent majoritairement les vocations. Le grand danger, une fois de plus, la grande tentation, serait celle du repli « identitaire » ou « communautariste ». Une forme d’autosatisfaction affichée, de « positive attitude », pourrait conduire à cela de manière paradoxale. Réjouissons-nous surtout, car finalement ce n’est pas si mal pour le « petit reste », et tant pis si nous n’avons plus les forces pour l’aventure de l’évangélisation d’un monde redevenu païen !

Décrites comme cela, les positions peuvent paraître caricaturales. Une juste position chrétienne exige une vision surnaturelle des événements. Dans ce cadre-là, une seule ordination sacerdotale est d’un grand prix, très précieux, aux yeux de Dieu et pour toute son Église. Car ce qui s’accomplit par les mains d’un seul prêtre est sans aucune mesure au-delà de tout. Le saint Curé d’Ars ne disait pas autre chose quand il s’exclamait que mêmes les anges s’inclinent devant un prêtre ! Rendre présent Dieu sous les humbles apparences du Pain et du Vin, renouveler le sacrifice de la Croix pour en appliquer les mérites aux âmes en cette vie et dans l’autre… Aussi, ne boudons pas en effet notre bonheur de voir chaque année encore de nouveaux prêtres pour l’Église de France.

Cette même vue surnaturelle doit tout autant nous pousser aussi à ne pas nous contenter d’aussi peu de vocations. Le monde a tellement besoin de présence sacerdotale, que s’incarne pour lui le Seigneur Jésus dans ces autres Christs que deviennent les prêtres par l’imposition des mains et le souffle de l’Esprit saint. Cette passion de l’Évangélisation doit être comme un tourment pour chaque âme chrétienne, et nous devrions tous prier plus encore, offrir des sacrifices, vivre nos vies de baptisés avec fidélité et courage, afin que surgissent toujours plus de vocations sacerdotales en notre pays.

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