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Égalité des droits : le mythe de la convergence des luttes

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Jeanne Larghero - publié le 03/07/21

À chaque fois que l’on fait reposer les droits sur l’arbitraire des volontés individuelles ou communautaristes, on finit toujours par léser quelqu’un, en chair et en os.

Depuis deux, trois ans, les formulaires administratifs ont vu fleurir un nouvel état civil, celui de parent 1 et de parent 2, destiné à ménager la susceptibilité des familles dites « non traditionnelles ». Pas de quoi fouetter un chat. Avec le vote des nouvelles lois de bioéthique, visant à généraliser sans limite la pratique de la PMA, gageons que cette nouvelle appellation deviendra assez vite la règle. On se demande où sont passées les féministes. Que dans un couple de femmes, l’une s’arroge le numéro un, que l’autre consente à passer en numéro deux, où est l’égalité ?

Il est à parier que de subtiles tractations viseront à éviter que la mère biologique ne se voit désignée parent 1 : ce n’est rien de moins qu’une logique de compensation de l’asymétrie de la situation. Dans un couple, où un homme et une femme se partagent à égalité l’autorité parentale, quel message fait-on passer aux enfants ? 

Retour en arrière

On parle de ces enfants qui vous tendent benoîtement leur carnet de liaison fourni par l’école et regardent, l’œil en coin, dans quelle colonne, 1 ou 2, vous allez apposer votre nom. Et qui se régalent à l’avance des explications souvent sentimentales mais toujours embarrassées qui leur seront servies… Rappelons que la notion de chef de famille, ou l’idée de numéro un si vous voulez, a été abrogée par la loi le 4 juin 1970. Ce retour en arrière, bien que symbolique, mais fortement symbolique, est donc contraire à tous les combats que nous menons par ailleurs. 

En réalité, à chaque fois que l’on fait abstraction du droit naturel, à chaque fois que l’on fait reposer les droits sur l’arbitraire des volontés individuelles ou communautaristes, on finit toujours par léser quelqu’un, en chair et en os.

On aimerait croire que la lutte pour les droits des uns est bénéfique à tous. On aimerait croire que la lutte contre le racisme, contre l’esclavage, contre la domination masculine, contre l’homophobie, la transphobie, contre le spécisme et toutes sortes de discriminations est bénéfique aux minorités, et par extension à la majorité. On aimerait croire à la convergence des luttes. On aimerait croire que ce qu’on attribue aux uns pour des raisons d’égalité n’enlève rien aux autres. Et pourtant, le principe de réalité ne cesse de s’imposer, et de contredire cette idée fausse.

On considère la PMA (et bientôt la GPA) comme un droit supplémentaire accordé aux couples, et dont il serait liberticide de les priver : et par ailleurs ce droit n’enlève rien aux autres… Là est l’argument : pourquoi s’opposer à des pratiques qui ne vous enlèvent à vous, grincheux patentés, aucune liberté, qui ne vous prive d’aucun droit ? En réalité, à chaque fois que l’on fait abstraction du droit naturel, à chaque fois que l’on fait reposer les droits sur l’arbitraire des volontés individuelles ou communautaristes, on finit toujours par léser quelqu’un, en chair et en os. Celle qui, pensant bien faire, se rétrograde du rang où la nature l’avait placée. Celui qui se trouve privé de son droit à connaître ses parents biologiques, à être élevés par eux. Cette nature si souvent décriée, ne fait pas si mal les choses lorsque la fonction reproductive place l’homme et la femme dans une situation totalement symétrique. 

Un prétendu progrès

Ainsi, cessons de croire à une prétendue convergence des luttes, idée chrétienne devenue folle. Saint Irénée affirmait que tout homme qui s’élève élève le monde, ouvrons les yeux sur l’inverse, qui ne manque jamais de se produire : tout homme qui s’abaisse, abaisse le monde. Lorsqu’un prétendu progrès ne cesse de faire des dégâts collatéraux, qui peut encore appeler cela un progrès ? 

Tags:
BioéthiqueGPAPolitiqueSociété
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