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Bioéthique : “Le cadre finit inéluctablement par s’effacer”

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Agnès Pinard Legry - publié le 09/06/21
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Examiné pour une troisième et dernière fois à l’Assemblée cette semaine, le projet de loi bioéthique suscite une vive inquiétude au sein de l’épiscopat français. "La dignité propre à tout être humain – petit et grand - n'est plus le point focal", dénoncent-ils.

Ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, refonte de la filiation en France, cadre assoupli pour la recherche sur l’embryon… Le projet de loi bioéthique, actuellement débattu pour la dernière fois à l’Assemblée, devrait être adopté définitivement à la fin du mois de juin, a annoncé le gouvernement. Une date butoir qui s’accompagne d’une urgence, pour les évêques, d’alerter une nouvelle fois sur les dangers d’un tel texte.

L’humanité a grandi en s’imposant des interdits.

"Une fois de plus, la loi prétend autoriser des transgressions nouvelles en les "encadrant". Mais jamais un cadre ne tient", ont rappelé ce mercredi 9 juin les évêques de France à l’issu de trois jours de concertation. "Inéluctablement, il finit par être effacé. Encadrer, c’est autoriser. L’humanité a grandi en s’imposant des interdits : interdit de tuer un innocent, interdit de l’inceste, interdit du vol, interdit du viol".

"Mêler des cellules humaines et des cellules animales ne doit pas être simplement encadré : ce qui doit être interdit, doit l’être clairement ; ce qui peut être autorisé, doit l’être clairement également", rappellent-ils avec justesse. "Cela n’est possible qu'en référence à une vision réfléchie de la personne humaine et de sa filiation. Encadrer la recherche sur les embryons alors que cette recherche ne sera pas au bénéfice de l’embryon traité, c’est se permettre de manipuler les embryons humains comme un simple matériau. C’est se mettre en situation de domination technicienne de ce qui devrait devenir un être humain à part entière".

Attention, précisent les évêques, il ne s’agit absolument pas de nier la souffrance des personnes qui ne peuvent avoir d’enfant. "Mais plutôt que chercher toujours à étendre la domination des humains sur leurs propres commencements, nos efforts doivent d’abord porter sur la fraternité qui seule peut accueillir durablement la fragilité", indiquent-ils. "Mettre en place un processus de fabrication d’enfants ne résout rien. La vie est reçue comme un don, un don que nous sommes appelés à transmettre, à partager avec d’autres".

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