Soulagement. Les quatre derniers religieux enlevés à Haïti, dont les deux Français, auraient été libérés dans la nuit du 29 au 30 avril, a confirmé à Aleteia le père Jean-Marie Rosemond Joseph, responsable régional de la Société des Prêtres de Saint-Jacques à Haïti. "Grace à Dieu ils sont en bonne santé et en lieu sûr !", s'est réjoui le père Georgino Rameau, secrétaire général de la société des Prêtres de Saint-Jacques. Il s’agit des pères Evens Joseph, Michel Briand (originaire de Bretagne et membre de la société des Prêtres de Saint-Jacques), Jean Nicaisse Milien et Joël Thomas, de sœur Agnès Bordeau (religieuse de la Congrégation des sœurs de la providence de la Pommeraye, basée dans le Maine-et-Loire), et d’un laïc, Welder Joly.
"Nos premiers mots vont à l’endroit de nos frères et sœurs libérés, pour leur dire notre joie et notre grande satisfaction de les retrouver sains et saufs. Un grand merci pour leur confiance en Dieu, dans leur Église, dans notre Institut et dans la victoire du bien sur le mal", a également salué le père Georgino Rameau. "Nous sommes habités aussi par un sentiment d’une immense reconnaissance envers Dieu et vis-à-vis de toutes les personnes et institutions qui se sont impliquées avec nous dans le processus qui a abouti ce matin à la libération de nos confrères et de nos amis, pour laquelle nous nous sommes battus corps et âme". "C’est une très belle nouvelle", confirme à Aleteia le père Auguste Sermonfils, membre de la société des prêtres de Saint-Jacques et vicaire épiscopal du diocèse de la Rochelle, qui a appris leur libération dans la nuit. La prudence reste néanmoins de mise, les autorités haïtiennes n'ayant pas encore confirmé cette information.
Dix personnes dont sept religieux catholiques (dont deux Français) avaient été enlevés dimanche 11 avril dans la matinée à la Croix-des-Bouquets, près de la capitale d’Haïti, Port-au-Prince, alors qu’ils se rendaient à la messe d’installation d’un nouveau curé. Trois religieux avaient été libérés dans un premier temps jeudi 22 avril. À cette heure, Aleteia ne connait pas encore les conditions de libération des otages.
Très rapidement après cet enlèvement les évêques haïtiens sont montés au créneau en dénonçant une "dictature du kidnapping" qui gangrène la société haïtienne. À deux reprises l’Église haïtienne a appelé à arrêter le travail pour exiger la libération des captifs et à faire sonner les cloches des églises à l’unisson. Un mouvement massivement suivi dans le pays.
Dans ce pays à majorité chrétienne, l’Église a toujours eu une voix largement écoutée. Non seulement parce qu’une grande partie des Haïtiens sont de confession chrétienne, mais aussi par son action, sa présence et son soutien indéfectible auprès de la population, y compris dans les territoires abandonnés par l’État. "L’Église d’Haïti est une institution très structurée dans le pays. Les Haïtiens ont confiance en l’Église et quand la situation est délicate, comme c’est le cas aujourd’hui, sa parole est attendue par le peuple", expliquait à Aleteia le père Francklin Gracia, prêtre haïtien exerçant dans le diocèse de Rennes. "Les gens ont soif de son discours, de sa position sur les sujets d’actualité, de société, de sécurité. Et quand l’Église propose quelque chose, le peuple suit !"