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Semaine sainte, euthanasie, gouvernance… ce qu’il faut retenir de l’entretien de Mgr Aupetit

Mgr Aupetit le 5 avril 2021 sur France Inter.

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Mathilde de Robien - publié le 05/04/21
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Invité du Grand Entretien de France Inter ce lundi 5 avril, Mgr Michel Aupetit a abordé de nombreux sujets dont les célébrations pascales, les abus sexuels dans l’Eglise, la mort, la gouvernance du diocèse de Paris…

Interviewé par Nicolas Demorand et Léa Salamé, Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris,  s’est prêté pendant une vingtaine de minutes au jeu des questions réponses sur France Inter. Les grands points à retenir de cet entretien.

A la question « comment s’est déroulé le week-end pascal ? », Mgr Aupetit a mis en exergue la joie des chrétiens à célébrer cette année la résurrection du Christ en communauté. Il a évoqué également la messe chrismale qui a pu se dérouler à l’église saint Sulpice et accueillir les prêtres, les diacres, les représentants de chaque paroisse, soit 613 personnes, alors qu'ils n'étaient que 30 l'année dernière. Moment de joie aussi, que celui de la messe des Rameaux avec les étudiants.

J'ai voulu remettre l’Eglise à sa place, c’est-à-dire aux pieds des gens.

Quant aux offices de la Semaine Sainte, l’archevêque de Paris qualifie de « moment de grâce » le lavement des pieds, le jeudi saint, célébré, casqué, à l’intérieur de la cathédrale Notre-Dame : « Régulièrement, j’essaie de faire quelque chose dans la cathédrale. L’année dernière, c’était le vendredi saint, cette année, c’est le jeudi saint. Le fait d’entrer à l’intérieur, d’y faire quelque chose, montre qu’elle est encore en vie et donc qu’elle va revivre. C’est déjà le premier message d’espérance », confie Mgr Aupetit. Avec le lavement des pieds, l’archevêque de Paris a « voulu remettre l’Eglise à sa place, c’est-à-dire aux pieds des gens. » Car lorsqu’on est en surplomb, là est le risque d’abus. « Notre place à nous, c’est d’être aux pieds des gens », rappelle-t-il, faisant allusion à la question des abus dans l’Eglise.

A propos des violences sexuelles commises par des prêtres, Mgr Michel Aupetit distingue trois niveaux de responsabilité qui incombent à l’Eglise : « Pour pouvoir réparer quelque chose, il faut déjà reconnaître ses torts. Il y a la responsabilité pénale, qui dépend de la justice. Il y a aussi la responsabilité morale, et l’Eglise a une responsabilité morale, envers ceux qu’elle accueille. Et il y a enfin une responsabilité spirituelle : ces gens-là, qui ont été blessés, peuvent s’éloigner de Dieu. Certains auront du mal à refaire confiance, à l’Eglise, ça, ce serait normal, mais aussi à Dieu, et ça, c’est plus grave ».

Concernant la mise en place d’un fonds d’aide aux victimes, il explique qu’il s’agit plus d’un « secours » plutôt que d’une indemnisation. « Aucune indemnité ne peut réparer le mal qui a été fait. L’indemnité, c’est un acte juridique. Quand il y a un procès, la justice fixe une indemnité. Nous, ce n’est pas dans cet esprit-là. Il y a des gens qui ont été abîmés, blessés, il y a longtemps. Il n’y a plus aucun moyen de faire quoi que ce soit, soit parce qu’il y a prescription, soit parce que le prêtre est mort. Ce qu’on propose, c’est un accompagnement financier aux gens qui auraient besoin d’être aidés. »

Tandis que les salles de spectacle, les théâtres et les cinémas sont fermés, certains se demandent pourquoi les églises restent ouvertes, arguant que le « brassage » est le même, que l’on se rende au théâtre ou à la messe. En premier lieu, Mgr Aupetit appelle à ne pas « opposer les uns et les autres », puis souligne une différence de fond : « D’un côté il y a quelque chose d’essentiel, de l’autre c’est existentiel. La relation à Dieu, on ne peut pas l’avoir à la culture ».

Avec la pandémie, la question de la mort revient avec force. « Tous les jours, on nous donne le nombre de morts », souligne-t-il, alors qu’avant l’épidémie de Covid, la mort était occultée, cachée. Par conséquent, les gens s’interrogent sur la mort, le sens de la vie… Auteur d’un ouvrage sur le sujet, La mort, Méditation pour un chemin de vie (Artège), Mgr Aupetit invite à « regarder la mort en face », une manière « d’habiter sa vie de manière plus présente, de vivre, non pas en surface, mais d’aller à l’intérieur de sa vie, de pénétrer sa vie. »

Mgr Aupetit juge « paradoxal qu’il y ait cette attaque sur le fait de donner la mort au moment où la mort nous encercle, où elle est partout. On devrait plutôt se battre pour la vie », avant de dénoncer les graves dérives pratiquées en Belgique. A Léa Salamé qui demande pourquoi ne pas soulager des malades qui souffrent le martyr, l’archevêque de Paris, ancien médecin, s’exclame : « Mais je suis tout à fait pour les soulager ! », et de mettre en avant toutes les avancées effectuées dans le domaine des soins palliatifs. « La solution devant une souffrance, ce n’est pas de tuer la personne, mais de la soulager, de l’accompagner. » L’occasion de souligner que la vraie liberté, c’est ainsi de se laisser aimer, et de dénoncer des faits récents où certains malades « n’ont pas eu la liberté de se laisser embrasser par leurs proches. »

Les démissions successives, à quatre mois d’intervalle, de deux vicaires généraux du diocèse de Paris, Mgr Alexis Leproux puis Mgr Benoist de Sinety, ont suscité bon nombre d’interprétations dans certains médias. Mgr Aupetit s’étonne d’une telle médiatisation de ces départs dans la mesure où « un vicaire général peut partir quand il veut » et beaucoup l’ont fait pour retourner sur le terrain notamment. « Je ne crois pas qu’il y ait de problèmes de gouvernance, ou alors qu’on me le démontre ».

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