Il y a quelques mois, le père Emmanuelle Cueto Ramos avait confié à Aleteia : "Je préfère une courte vie sacerdotale, mais en sainteté, qu'une longue vie sacerdotale dans la médiocrité." Ce prêtre mexicain était une célébrité en Amérique du Sud. Vivant au Pérou, il est devenu rapidement un véritable phénomène sur les réseaux sociaux. Récemment il s’était lancé sur TikTok, où l’une de ses vidéos le montrant bénir tous les utilisateurs de l’application, avait cumulé plus de 5 millions de vues.
Avec à peine quatre ans de ministère sacerdotal, le père Cueto Ramos a offert sa douloureuse agonie à chacune des victimes d’abus sexuels et aux prêtres pédophiles au sein de l'Église catholique. Un cancer foudroyant avait détruit une partie de son visage en quelques mois, le laissant aveugle et sourd d'une oreille. Il est mort accompagné des sacrements et entouré des frères de son ordre religieux, une fraternité missionnaire "Apôtres de la Parole".
Ces derniers mois, sur Facebook, Twitter, Instagram, TikTok et YouTube, des internautes ont organisé des chaînes de prière pour accompagner le père malade. Un phénomène sans précédent qui illustre le charisme de ce jeune prêtre. Lui-même répétait souvent que son don de parole, marqué par un humour, contagieux était un « don de Dieu lui permettant de toucher de nombreuses personnes ».
En janvier 2020, sentant une douleur à l’œil droit, les médecins lui avaient diagnostiqué une tumeur bénigne à l’œil. Sauf qu’avec la pandémie, son opération avait été reportée car les patients atteints du Covid-19 étaient soignés en priorité. Il avait attendu jusqu’en septembre avant de pouvoir être opéré : « Je ne voulais pas être soigné dans un hôpital privé mais à l’hôpital des pauvres, l’hôpital de mes frères péruviens, car j’ai fait vœu de pauvreté. Être soigné dans un hôpital pour riches, cela aurait été incohérent ! », confiait-il à Aleteia. Entre-temps, le père Cueto Ramos a perdu la vue de son oeil droit. Pire après plusieurs opérations, on lui avait annoncé que sa tumeur est en réalité maligne et inopérable. Il était atteint d’un cancer de stade 3.
J’essaierai de vivre dans la sainteté, et je veux arriver au Paradis comme cela.
Une nouvelle qui aurait pu provoquer un séisme intérieur chez le jeune curé. Au contraire : ce qui admirable chez le père Emmanuelle Cueto Ramos, c’est que cette issue n’avait en rien entamé sa joie de vivre et qu’il témoignait malgré cette épreuve d’une grande espérance. « Il n’y a fondamentalement aucun remède pour moi. Les médecins disent qu’à cause de la progression de ma tumeur, il me reste probablement sept ou huit mois à vivre, médicalement parlant », avait confié le jeune prêtre à Aleteia.
Le père Emmanuelle Cueto Ramos a pu célébrer la messe jusqu’au dernier jour de sa vie. Il voyait dans son épreuve, un « beau calvaire » et une occasion de sainteté : « Je préfère un ministère court rempli de sainteté, que long et rempli de médiocrité. Et aussi longtemps que Dieu me le permettra, je le vivrai pleinement. J’essaierai de le vivre heureux, le visage souriant. […] J’essaierai de vivre dans la sainteté, et je veux arriver au Paradis comme cela ».