Bioéthique : ils se manifestent par le jeûne et la prière. Témoignages

Alors que l’examen du projet de loi bioéthique reprend mardi 2 février au Sénat, de nombreux fidèles ont répondu à l’invitation des évêques de France proposant quatre vendredis de jeûne et de prière « pour sortir d’une bioéthique aveuglée ».Pour la troisième fois, ce vendredi 29 janvier, des milliers de catholiques vont jeûner et prier partout en France afin de demander au Seigneur “d’ouvrir nos yeux pour sortir d’une bioéthique aveuglée”. Alors que le projet de loi bioéthique est débattu en séance en deuxième lecture à partir du 2 février au Sénat, les évêques de France ont appelé tous ceux qui le souhaitaient à participer à partir du 15 janvier à quatre vendredi de jeûne et de prière.

Un appel qui a trouvé un solide écho auprès de plusieurs diocèses : Nantes, Versailles, Saint-Étienne, Aix et Arles, Nîmes, Fréjus-Toulon, Laval… Dans le diocèse de Paris, plus de 50% des paroisses ont relayé dans leur lettre paroissiale l’appel des évêques de France ainsi qu’un message vidéo de Mgr Aupetit, l’archevêque de Paris. “Merci à tous de participer à ce combat paisible, ce combat pacifique, toujours, pour la vie, pour le bien de l’humanité et pour la dignité de chacun d’entre nous”, a-t-il rappelé.

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Ce combat Raymond, 69 ans, a lui aussi décidé d’y participer avec les armes de la prière et du jeûne. C’est en famille, avec sa femme et leurs trois enfants âgés de 13 à 16 ans, qu’ils participent à cette initiative. “Nous en avons entendu parler par la paroisse et par des amis. Le jeûne et la prière font partie intégrante de notre vie de croyant”, explique cet habitant de La Valette (Var). “Nous ne mangeons qu’un bol de riz comme pendant le Carême. Ensuite chacun apporte ce qu’il veut, choisit ses efforts”. Ses enfants étant adolescents, il n’hésite pas à échanger avec eux sur ces questions qui touchent à la nature même de la vie. “Nous sommes très proche d’eux et nous n’hésitons pas à parler ensemble des sujets qui nous semblent cruciaux pour leur avenir”.

Des thématiques qui ont aussi touché le cœur de l’équipe d’animation de la paroisse de l’Épiphanie, à Roubaix (Nord). Chaque vendredi, l’église est ouverte de midi à 14h avec exposition du Saint-Sacrement. Les textes proposés par les évêques de France pour accompagner la prière sont à disposition dans l’église et lu à haute voix par quelqu’un lors de ce temps de prière. Les intentions de prière, également proposées par les évêques de France, sont lu toutes les demi-heures. “Nous sommes une vingtaine au total à participer à cette prière”, détaille auprès d’Aleteia Ignace Bufquin, l’un des initiateurs de ce temps.

C’est une autre manière de manifester son inquiétude.

C’est à la suite d’une homélie du prêtre sur les révolutions de société contenus dans le projet de loi bioéthique que l’équipe d’animation paroissiale à décider de relayer concrètement la proposition des évêques. “La bioéthique est un sujet de société qui nous était cher au sein de la paroisse. Elle nous interroge et nous pose énormément de questions”, assure-t-il. Pour lui, les personnes participant à cette initiative de prière et de jeûne ne sont pas forcément les mêmes que celles qui vont manifester dans la rue contre le projet de loi bioéthique. “C’est une autre manière de manifester son inquiétude”, détaille Ignace Bufquin.