Une épidémie ? Même pas peur ! Armée d’une foi inébranlable, sainte Marianne Cope, religieuse américaine, a pris soin des lépreux sur l’archipel hawaïen de Molokai jusqu’à la fin de sa vie, à la suite du père Damien de Veuster. D’un tempérament optimiste, tous ses choix de vie ont été guidés par la confiance en Dieu.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi le vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Novembre 1883. Le port d’Honolulu dans l’archipel d’Hawaï, en plein océan Pacifique. Après une longue traversée, le navire américain SS Mariposa est en vue. Les cloches de la cathédrale sonnent à toute volée tandis que sur les quais, la foule se presse pour accueillir les voyageurs : parmi eux, six religieuses franciscaines arrivent d’Amérique en renfort pour s’occuper des lépreux. À leur tête, sœur Marianne Cope. Alors que de nombreuses congrégations ont refusé l’invitation de l’Église d’Hawaï à venir lui prêter main-forte en raison d’une situation sanitaire ingérable, la religieuse a répondu oui sans hésiter. “Je n’ai pas peur des maladies […], ce serait mon plus grand bonheur d’être au service des lépreux” a-t-elle déclaré, acceptant de quitter à l’âge de 45 ans ses fonctions de responsable de congrégation à Syracuse dans la région de New York. Un pari fou. Mais une fois encore, sœur Marianne a fait confiance à Dieu.
Abandon à la Providence
En effet, tous les choix de vie de cette religieuse américaine d’origine allemande ont été vécus dans l’abandon à la Providence : attirée très jeune par la vie consacrée, elle patiente pourtant dans la foi jusqu’à l’âge de 24 ans avant d’entrer chez les sœurs franciscaines car elle doit subvenir aux besoins de ses frères et sœurs. Plus tard, la jeune religieuse, toute empreinte de la spiritualité de saint François, crée des hôpitaux dans la région de New York en ouvrant grand les portes aux patients démunis et alcooliques. “Elle fut un exemple de la beauté d’une vie franciscaine” déclarera le cardinal José Saraiva Martins lors de sa béatification en 2005.
À peine débarquées à Hawaï, les religieuses découvrent des malades dans un état déplorable et vivant dans la promiscuité. Dotée d’un solide sens pratique et le cœur greffé au Christ, sœur Marianne fonde à Maui un centre pour les filles lépreuses puis reprend la gestion d’un autre hôpital insalubre et surchargé. Punaises de lits, sols crasseux : les infatigables religieuses assainissent les lieux et consolent les patients.
Lire aussi :
Père Christophe, le prêtre qui combat la tuberculose en Corée du Nord
Mais Dieu a prévu pour sœur Marianne une mission plus difficile. Un appel qu’elle va suivre comme d’habitude dans une paix confiante. En 1887, le gouvernement décide d’envoyer les lépreux à l’isolement au nord de l’île de Molokai, à Kalaupapa, petite langue de terre au pied des falaises volcaniques. “Nous acceptons joyeusement ce travail”, s’exclame-t-elle avant d’y accompagner les malades. Elle ne quittera plus l’île.
Optimisme et sérénité
Là, elle y retrouve le père Damien de Veuster, en charge de la léproserie depuis plusieurs années. Infecté par la lèpre, il s’éteint en 1889. Il sera canonisé en 2009. Après sa mort, sœur Marianne reprend l’établissement pour garçons qu’il avait créé tout en s’occupant d’un autre centre, pour les filles. Tâche harassante. Au milieu des malades parfois repoussants, certaines sœurs se découragent mais s’apaisent au contact de sœur Marianne, surnommée la “mère des lépreux”. Toujours optimiste et sereine, son désir est de “rendre la vie des patients aussi confortable que possible” : alors elle plante des fleurs, habille décemment les enfants et les fait chanter.
Mère Marianne meurt à Molokai le 9 août 1918 à 80 ans, sans jamais avoir contracté la maladie et laissant un héritage spirituel et humain considérable. “La vie de la bienheureuse Marianne Cope fut une œuvre d’art de la grâce divine” a encore prononcé le cardinal Martins lors de sa béatification.