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Plongé dans le coma, la prière a aidé le père Rousseau à se relever

Père René Rousseau

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Mathilde de Robien - publié le 02/12/20
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Le père René Rousseau, prêtre du diocèse d’Orléans au service des paroisses de Meung-sur-Loire et Beaugency, a été gravement malade du Covid-19 durant la première vague de l’épidémie, au printemps 2020. Si les quatre semaines passées dans un coma artificiel ont effacé momentanément une grande partie de sa mémoire, elles ont aussi laissé émerger l’essentiel.

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Hospitalisé fin mars 2020 en raison d’une insuffisance respiratoire liée au Covid-19, le père René Rousseau est placé pendant quatre semaines en coma artificiel. A son réveil, il redécouvre son identité et sa mission de prêtre. Le coma avait tout effacé. Tout, sauf cette foi chevillée au corps, vivifiée par les attentions de ses proches et par la prière du chapelet. S’ensuivent deux semaines de rééducation pendant lesquelles il réapprend à parler, à marcher, à lire… Une épreuve longue et douloureuse dont il n’est pas tout à fait remis encore aujourd’hui, mais à travers laquelle il a fait l’intime expérience de la communion des saints et de l’importance de la prière.

Prier pour les malades, c’est efficace !

« Quand on invite à prier pour les malades, c’est efficace ! », s’exclame, très convaincu, le père Rousseau. « Je croyais déjà à la communion des saints avant mon hospitalisation, mais là, j’en ai vraiment fait l’expérience », affirme sereinement ce prêtre de 72 ans réchappé du Covid-19. Lorsqu’il se réveille enfin après quatre semaines passées dans un coma artificiel, ce qui le marque le plus, ce sont ces monceaux de lettres de proches et de moins proches, lui souhaitant un prompt rétablissement et l’assurant de leurs prières. Et ce n’était pas des paroles en l’air : « J’ai ressenti combien la prière des autres tenait une place essentielle », témoigne-t-il. « Ce n’est pas uniquement par la présence physique que l’on aide son prochain, c’est aussi grâce à la prière ». Une prière diffuse qui émanait de toutes ces lignes tracées noir sur blanc, et qui lui a redonné, de manière percutante, le goût de la vie.

Ainsi, le père Rousseau éprouve intimement dans son âme, dans son cœur et dans son corps, la prière des autres, mais il redécouvre également la joie de la prière personnelle. La première semaine suivant son réveil, il n’a pas encore retrouvé l’usage de la lecture. Impossible donc de lire l’Evangile ! « Ma foi m’a réinscrit tout naturellement dans la prière, je n’avais que le chapelet pour prier et méditer, cela m’a beaucoup aidé. Je l’ai récité en lien avec tous mes paroissiens, précédents et actuels, et aussi avec les membres de la communauté Vivre et Aimer ». Une prière simple, reliant les personnes entre elles et favorisant la communion des saints, d’autant plus forte et nécessaire à l’heure où les visites étaient interdites en raison des mesures sanitaires.

Plus tard, lors de sa rééducation, ce sont les psaumes qui ont porté ses méditations, et notamment une méditation sur le sens de la vie. L’épreuve de la maladie n’y est pas étrangère, le père Rousseau s’est longuement interrogé : d’où vient la vie ? où va la vie ? pourquoi suis-je vivant ? et surtout : pourquoi sommes-nous invités par le Christ à faire grandir cette vie ? Pour le prêtre, sans doute devons-nous faire en sorte qu’elle soit toujours le signe de l’amour de Dieu.


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