Assassiné au cours de la guerre d’Espagne à 19 ans, béatifié le 7 novembre 2020, Joan Roig Diggle apparaît comme un modèle pour la jeunesse d’aujourd’hui. À l’instar du jeune Carlo Acutis, récemment béatifié, Joan Roig Diggle a de quoi inspirer la jeunesse d’aujourd’hui. Tué in odium fidei à 19 ans au cours de la guerre civile espagnole, “John”, comme l’appelait sa famille, a été béatifié le 7 novembre 2020 lors d’une messe célébrée dans la Sagrada Familia par Mgr Juan José Omella y Omella, archevêque de Barcelone, rapporte Vatican News. Il rejoint ainsi le long cortège des martyrs de la guerre civile espagnole (1936-1939) tués “en haine de la foi” reconnus par l’Église. 522 d’entre eux, laïcs, prêtres, évêques, séminaristes et consacrés, ont été béatifiés en 2013 à Tarragone (Catalogne).
Une vie spirituelle intense
Né le 12 mai 1917 à Barcelone dans une famille modeste, Joan Roig Diggle rejoint à l’adolescence la Federación de Jóvenes Cristianos de Cataluña (Fédération de la jeunesse chrétienne de Cataluña). Sa vie spirituelle est intense et ceux qui l’ont connu à l’époque évoquent un jeune homme d’une grande transparence intérieure, à la vie spirituelle intense. Il a clairement conscience des problèmes sociaux et de la responsabilité des laïcs dans la vie de la société.
En juillet 1936, le siège de la Federación de Jóvenes Cristianos est détruit. Maud, la mère de Joan, raconte l’engagement de son fils qui rend visite aux blessés, cherche quotidiennement les morts dans les hôpitaux et prie pour que soient donnés “le pardon”, “la miséricorde” et “la force”. Son directeur spirituel lui confie les hosties consacrées, qu’il garde chez lui, afin de distribuer la communion à ceux qui en ont besoin.
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Dans la nuit du 11 au 12 septembre, des miliciens font irruption au domicile familial. Quand sa mère les entend arriver, elle les distrait afin que que son fils ait le temps de consommer les hosties pour qu’elles ne soient pas profanées. Avant d’être emmené par les forces armées, le jeune homme a le temps de glisser ces mots ultimes à sa mère : “Dieu est avec moi”. Quelques heures plus tard, il est emmené au cimetière de Santa Coloma de Gramanet (à dix kilomètres au nord de Barcelone). Lorsqu’il voit les miliciens pointer leurs fusils sur lui, il leur lance “Que Dieu vous pardonne, et je vous pardonne”, avant de crier : “Vive le Christ Roi !”.
“Un jeune homme normal”
“Joan Roig peut être un modèle de vie chrétienne pour les jeunes et les adultes de notre société”, a déclaré Mgr Omella y Omella au cours de l’homélie, louant “l’amitié profonde avec Dieu” de ce jeune inspirant. Il a décrit “un jeune homme normal qui avait les goûts et les intérêts de son âge” et qui, depuis l’enfance, “rêvait de devenir un jour prêtre, amoureux de l’Eucharistie et apôtre des travailleurs. Il voulait être avec eux, les connaître, les aimer et leur apporter la Bonne Nouvelle du Christ”. “Son témoignage peut éveiller en nous le désir de suivre le Christ avec joie et générosité”, a-t-il indiqué.
Le prélat a rapporté l’expression de son directeur spirituel qui décrivait Joan Roig comme un “révolutionnaire chrétien”. Puis il a lancé ce défi : “Osons, comme Joan, être bien ancrés dans le Christ, afin d’offrir l’amour du Dieu trinitaire à nos frères et sœurs. Soyons, comme le proclame l’Évangile d’aujourd’hui, une bonne semence qui porte des fruits abondants”. Et il a rappelé aux fidèles : “Jésus ne nous quittera jamais. Il sera toujours à nos côtés pour partager avec nous sa vie ressuscitée”. Après l’angélus du 8 novembre, le pape François a évoqué le nouveau bienheureux qui “a été témoin de Jésus sur son lieu de travail et lui est resté fidèle jusqu’au don suprême de la vie”, avant d’inviter la foule à l’applaudir.
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