« Le banc d’essai de la prière est l’amour concret pour le prochain », a déclaré le pape François lors de l’audience générale dans la salle Paul VI au Vatican, ce mercredi 7 octobre. Le pontife a demandé plus de « chrétiens zélés » capables d’agir « face aux personnes qui ont une responsabilité de direction » pour dénoncer leurs abus.
Le chef de l’Église catholique a repris sa catéchèse sur la prière ce mercredi 7 octobre, interrompue pendant l’été par des enseignements sur la guérison du monde, qui ont abouti ce dimanche 4 octobre à la publication de l’encyclique Fratelli tutti. Le pape François a cette fois-ci pris le prophète Élie en exemple, un homme qui « transcende les frontières de son époque » parce qu’il est un homme de prière et d’action en même temps.
Combien nous avons besoin de croyants, de chrétiens zélés, capables de se lever face aux personnes qui ont une responsabilité (…)
« Il ne doit pas y avoir de séparation dans la vie de celui qui prie », car « le banc d’essai de la prière est l’amour concret pour le prochain », a souligné le chef de l’Église catholique. « Combien nous avons besoin de croyants, de chrétiens zélés, capables de se lever face aux personnes qui ont une responsabilité de direction avec le courage d’Elie, pour leur dire : “Cela ne doit pas se faire ! C’est un meurtre !” », a ajouté le pape sous les applaudissements de la foule.
Cependant, l’action « est privée de discernement » quand elle n’est pas précédée par la prière et le silence, a insisté l’évêque de Rome. Sans prière, l’engagement est souvent « une course effrénée sans but », et « quand les croyants sont comme ça, ils commettent beaucoup d’injustices », a déploré le primat d’Italie.
La prière, “un fil de silence sonore”
« Élie est l’exemple de toutes les personnes de foi qui connaissent les tentations et les souffrances, mais qui ne trahissent pas l’idéal pour lequel elles sont nées », a expliqué le pontife. « La prière est la sève qui alimente constamment son existence », ce qui en fait un modèle pour la tradition monastique, a-t-il insisté.
En revenant devant Dieu avec la prière, la sérénité et la paix reviendront aussi comme par miracle.
L’histoire d’Élie « semble avoir été écrite pour nous », a affirmé le 266e pape. Dieu communique avec lui par la prière, décrite par la Bible comme une brise légère, « un fil de silence sonore ». « Certains soirs, nous pouvons nous sentir inutiles et seuls. C’est alors que la prière viendra frapper à la porte de notre cœur. »
« Dans l’âme de celui qui prie, la conscience de sa faiblesse est plus précieuse que les moments d’exaltation », a expliqué le successeur de Pierre. Dès lors, si on se sait pécheur ou qu’on a peur, « en revenant devant Dieu avec la prière, la sérénité et la paix reviendront aussi comme par miracle ».
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