C'était le 28 juillet 1750. Jean-Sébastien Bach, le plus génial des musiciens s’éteignait dans la misère, après avoir créé la plus belle musique à la louange de Dieu. Tombée dans l’oubli, son œuvre retrouva la gloire grâce à l’admiration que lui portèrent les plus grands compositeurs européens.
D’après Goethe, la musique de Bach donne l’impression « d’assister aux entretiens de Dieu avec lui-même juste avant la Création ». Ces quelques mots souvent répétés rapportent bien la réalité de la puissante maîtrise technique du maître de Leipzig, alliée à la virtuosité de ce génie musical imprégné du Christ jusqu’au plus intime de son être. Jean-Sébastien Bach, en effet, a porté à son paroxysme l’offrande de la musique au service de la gloire de Dieu, dans une Allemagne protestante et musicale dont il était le pur produit.
Né en 1685 à Eisenach, au cœur de la Thuringe, dans les États du prince électeur de Saxe, province ardemment luthérienne, Jean-Sébastien Bach est fils, petit-fils, neveu, frère et cousin de musiciens. Le premier Bach mentionné dans la province, Veit Bach, meunier venu de Hongrie au XVIe siècle pour vivre librement son adhésion à la Réforme protestante, était déjà musicien à ses heures, rapporte la chronique familiale. Jean-Sébastien, pour sa part, fut comme le sommet de six générations de musiciens aux talents honorables pour la plupart, géniaux quant à lui. Aussi fut-il baigné de musique dès le berceau.