Dans une instruction sur “La conversion pastorale de la communauté paroissiale au service de la mission évangélisatrice de l’Église”, la Congrégation pour le Clergé (CPC) propose aux évêques des solutions afin de répondre à la crise que traversent de nombreuses paroisses.L’évangélisation est une affaire de “créativité”, au sens de “chercher le moyen d’annoncer l’Évangile”, lançait le pape François au début de son pontificat. Dans le même esprit, la Congrégation pour le clergé a publié le 20 juillet une instruction portant sur la conversion pastorale au sein des paroisses. Ce document divisé en chapitres insiste sur la nécessaire conversion des paroisses qui sont les lieux de la mission d’évangélisation de l’Église. Si la paroisse est aujourd’hui appelée à changer, en raison d’une mobilité et d’une culture digitale grandissantes, elle reste “la maison au milieu des maisons” qui est visiblement représenté par “l’édifice du culte”.
Dans certaines paroisses, en effet, la pratique consiste essentiellement à recevoir les sacrements, et basta ! La mission semble réservée à de vieux missionnaires partis au loin témoigner de leur foi. Le père James Mallon, auteur du Manuel de survie pour les paroisses, confiait à Aleteia dans un entretien qu’il était plus qu’urgent que les paroisses s’emparent de leur identité missionnaire, au risque sinon de s’effondrer. La paroisse d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier, en raison de configurations territoriales différentes, d’une vie des personnes qui a beaucoup changé. Cinq points ont retenu notre attention.
L'art de la rencontre
Le texte insiste sur la notion de “culture de la rencontre”. Celle-ci “met la personne au centre de tout, promeut le dialogue, la solidarité et l’ouverture à chacun”. Développant l’idée d’un “art de la proximité”, il souligne que la paroisse doit être un “lieu” “qui donne le désir d’être ensemble”. On peut donc dire que la paroisse doit être un lieu de fraternité, comme une famille, un lieu où se tissent des amitiés, un “sanctuaire où les assoiffés viennent boire”. La proximité est décrite comme un “facteur clé” de l’évangélisation.
Éduquer à la méditation de la Parole
L’importance de l’initiation à la Parole de Dieu est mise en avant, celle-ci étant décrite comme une “puissance intérieure qui réalise la conversion des cœurs”. “Il importe que la paroisse éduque à la lecture et à la méditation de la Parole de Dieu au moyen de propositions diversifiées d’annonce, qui prenne des formes de communication limpides et compréhensibles”.
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La conversion des structures
La conversion des personnes implique celle des structures. “La paroisse doit éviter le risque de tomber dans une organisation d’événements excessive et bureaucratique et dans une présentation de services qui se fondent sur le critère de l’auto-préservation et ne manifestent pas le dynamisme de l’évangélisation”. Cette conversion des structures n’a pas d’intérêt en elle-même mais elle “requiert “en amont” un changement de mentalité et un renouvellement intérieur”, l’idée étant, selon les mots du pape François, de favoriser un “dynamisme évangélisateur”. Le père James Mallon parle de “passer de la maintenance à la mission”.
De nouvelles formes de paroisses
Compte tenu du “nouveau rapport entre les fidèles et le territoire”, et en raison de la taille de certains territoires et de la réalité des populations, des paroisses pourront être regroupées si nécessaire. Tous ces regroupements, ces modifications de territoires, ces nouvelles répartitions au sein des diocèses, sont invités à se faire avec discernement, toujours dans un esprit d’élan missionnaire.
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L'implication des laïcs
Si le ministère et la mission des prêtres sont indispensables au cœur de la paroisse, il est important de repenser la place des laïcs, souligne le document. Avec les prêtres, ils “doivent être “sel et lumière du monde” (cf. Mt 5, 13-14), “lampe sur le lampadaire” (cf. Mc 4,21), en présentant le visage d’une communauté évangélisatrice capable d’une authentique lecture des signes des temps, qui donne un témoignage cohérent de vie évangélique”. Ce n’est pas au clergé seul qu’il incombe évangéliser mais bien au “Peuple de Dieu tout entier”. Attention cependant à ne pas “cléricaliser” les laïcs et, à l’inverse, à ne pas “laïciser” les clercs.