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Liban : la vigoureuse interpellation du patriarche maronite sur le risque de famine

Des manifestants libanais bloquent une route avec des poubelles qui sont incendiées lors d'une manifestation contre des conditions économiques désastreuses et la dépréciation de la livre libanaise contre le dollar à Beyrouth, le 1er juillet 2020.

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Timothée Dhellemmes - publié le 09/07/20
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Le Liban, en proie à une crise sans précédent, a sollicité début mai une aide du Fonds monétaire international (FMI), après avoir annoncé un plan de réformes et de relance économique qui n’a toujours pas été mis en œuvre. Dans son homélie dimanche 5 juillet, le cardinal Béchara Raï a vivement interpellé le gouvernement et la classe politique et mis en garde contre un réel risque de famine.« Ces politiciens semblent vouloir dissimuler leur part de responsabilité dans le pillage du Trésor public et se dérober à toute réforme structurelle ou sectorielle ». A l’occasion de son homélie de ce dimanche 5 juillet et relayée par UcaNews, le cardinal Béchara Raï, patriarche d’Antioche des maronites, s’est livré à une violente charge contre la classe politique libanaise.

Après la crise économique, la crise sociale

Dans son viseur, les responsables politiques, qui, « quelle que soit leur fonction, n’ont pas le courage et la liberté intérieure de se rencontrer et de chercher une issue politique à ce qui est à l’origine de nos crises ». Depuis le mois d’octobre dernier, le pays fait face à une crise d’une ampleur sans précédent : baisse de la monnaie nationale de près de 80% par rapport au dollar américain, vague de licenciements, coupures d’électricité incessantes, suicides à cause de la faim… « Depuis quand l’humiliation est-elle devenue le mode de vie des Libanais ? Depuis quand les voit-on réduits à mendier dans les rues, (…) et acculés au suicide en raison de la faim ? » s’est-il interrogé avec véhémence.


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Malgré les manifestations de grande ampleur, le gouvernement n’est pas parvenu à répondre aux exigences du Fonds monétaire international, qui exige des réformes du système avant d’accorder un premier prêt de sauvetage de 10 milliards de dollars. Les pourparlers ont été suspendus le 3 juillet dernier. « La révolution de notre peuple humilié mérite d’être protégée et non réprimée », a déclaré à ce propos Mgr Béchara Raï. Il exhorte le président Michel Aoun à agir, et la communauté internationale à « voler au secours » du pays.



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