Dans un rapport publié le 4 juin 2020, les Petits Frères des Pauvres soulignent l’isolement extrême de certaines personnes âgées au cours du confinement. 720.000 parmi elles n’ont eu aucun contact avec leur famille pendant cette période.
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Alors que les Français s’apprêtent à fêter leurs mères le 7 juin prochain, les règles de visite dans les Ehpad s’assouplissent dès le 5 juin. Les résidents pourront à l’avenir accueillir plus de deux personnes à la fois si la visite se déroule à l’extérieur, et jusqu’à deux personnes dans leur chambre. De plus, les visites sont élargies aux mineurs à partir de 12 ans. Pour la fête des mères, certains établissements feront même sauter la vitre en plexiglas afin que les familles puissent se voir sans la cloison transparente. Mais si cela semble une bonne nouvelle, de nombreuses personnes s’insurgent contre les conditions de confinement de leurs aînés jugés inhumaines et la distanciation physique reste de rigueur.
“La solution est humaine”
Dans un rapport publié le 4 juin 2020, les Petits Frères des Pauvres pointent la solitude des seniors durant le confinement. Ce rapport a été réalisé à partir d’une enquête menée par CSA Research auprès de 1.500 personnes âgées de 60 ans et plus. L’épisode confinement a renforcé les relations familiales de façon évidente : 43% des Français de 60 ans et plus ont eu un contact tous les jours ou presque avec leur famille alors qu’ils étaient seulement 33% dans ce cas avant ; un certain nombre d’entre eux a donc bénéficié d’une attention accrue pendant cette période.
Pourtant, 720.000 personnes âgées n’ont eu quant à eux aucun contact avec leurs proches pendant cette période, soit 4% des seniors, tandis qu’ils n’étaient que 1% à être dans cette situation avant l’épidémie. Nombreux sont ceux qui ont davantage souffert de solitude, n’ayant pas d’interlocuteur à qui se confier. “L’isolement a été considérablement renforcé pendant la crise Covid car de nombreux intervenants habituels à domicile ne sont plus intervenus. En établissement, c’est bien sûr d’abord la suppression des visites des proches qui a aggravé la solitude”, explique dans le rapport François Puisieux, gériatre au CHU de Lille. On sait que l’absence de lien social peut conduire à des troubles dépressifs. Pour le professionnel, le remède est avant tout dans la relation : “La solution est humaine, elle n’est pas seulement médicamenteuse. La bonne pilule antidépressive, c’est le lien social !”.
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