Édouard Philippe a annoncé ce mardi 28 avril que les messes publiques ne seraient pas autorisées “avant le 2 juin” en France, suscitant l’incompréhension d’une grande partie des fidèles. Dans plusieurs pays d’Europe, des aménagements ont été consentis.Depuis la présentation du plan de déconfinement par Édouard Philippe ce mardi 28 avril devant l’Assemblée nationale, le sentiment d’une grande partie des catholiques français oscille entre déception et incompréhension. “Je crois qu’il est légitime de demander de ne pas organiser de cérémonies avant cette barrière du 2 juin”, a en effet déclaré le Premier ministre, alors même que la conférence des évêques de France (CEF) avait formulé quatre jours plus tôt des propositions. Sauf revirement de situation, les catholiques français sont donc priés de patienter jusqu’au 2 juin au minimum pour assister de nouveau à des offices publics. Mais qu’en est-il de leurs voisins européens ? Tour d’horizon.
ItalieVers un assouplissement
Lors de la présentation du plan de déconfinement dimanche 26 avril, le président du Conseil, Giuseppe Conte, a omis de préciser les mesures concernant la reprise des messes. Face à la gronde des évêques, il s’est rapidement dit “désolé” d’avoir créé “un regret compréhensible”, et a annoncé dès le lendemain qu’il “travaillait “à la définition d’un protocole de sécurité maximale pour que tous les fidèles puissent participer aux célébrations en toute sécurité”. En attendant d’en savoir plus, Guiseppe Conte a laissé entendre que la célébration de messes en plein air pourrait être autorisée dès le 4 mai.
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Pologne Les églises rouvertes depuis le 20 avril
Comme dans plusieurs pays de l’est de l’Europe, le début du “dégel” de l’économie s’accompagne également de la réouverture partielle des lieux de culte. Dès le 20 avril dernier, la règle autorisant les grands magasins à admettre une personne par quinze mètres carrés a été transposée aux lieux de culte. Les fidèles peuvent fréquenter les églises dans la limite de quinze personnes à la fois au maximum.
Espagne Réouverture partielle à partir du 11 mai
En Espagne, la participation des fidèles aux offices doit également se faire au prorata de la capacité d’accueil des églises. Le chef du gouvernement Pedro Sanchez a présenté ce mardi 28 avril un plan de déconfinement en quatre étapes. Il s’étalera jusqu’à la fin juin. Dès la première phase, à partir du 11 mai, les lieux de culte seront autorisés à accueillir jusqu’aux tiers de leurs capacités.
Autriche Réouverture partielle à partir du 15 mai
Quatre jours après les Espagnols, le 15 mai, ce sont les Autrichiens qui pourront regagner leurs églises, en même temps que les cafés et les restaurants. Toutes les sorties de groupe doivent cependant être limitées à 10 personnes, a précisé le gouvernement. Pour les enterrements, le nombre maximum de participants a été fixé à 30. Premier pays à avoir décrété un confinement drastique pour lutter contre l’épidémie, l’Autriche a assoupli son confinement dès le 14 avril. Les petits commerces alimentaires ont notamment pu rouvrir.
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AllemagneDes messes dans certains Länder
État fédéral, l’Allemagne organise son déconfinement par Länder. La Saxe a été le premier à autoriser la reprise des services religieux publics dès le 20 avril dernier, dans la limite de quinze participants. Pour y assister, les fidèles doivent s’inscrire à l’avance sur Internet ou par téléphone. Pendant les offices, chacun occupe un banc nominatif.
Le gouvernement fédéral et les différents États discutent toujours avec l’Église pour permettre la réouverture progressive des lieux de culte à l’échelle nationale. Après des échanges “positifs”, “nous allons maintenant recommencer progressivement les célébrations liturgiques”, a déclaré la conférence des évêques d’Allemagne dans un communiqué, ce lundi 27 avril. Les évêques ont transmis leurs recommandations au gouvernement fédéral. Les autorités devraient décider ce jeudi 30 avril de rouvrir les lieux de culte, en même temps que les musées, zoos et aires de jeux. Une distance minimum devra être respectée entre les fidèles, qui devront porter un masque. Deux jours plus tôt, la Cour constitutionnelle a sanctionné la fermeture complète des lieux de culte qui constitue, selon elle, une intrusion grave dans la liberté religieuse garantie par les droits fondamentaux de la Constitution.
SuisseDes messes dès l'Ascension ?
La Conférence des évêques suisses (CES) a publié lundi 27 avril son plan cadre de protection en vue de la reprise des célébrations publiques, sans avancer de dates. Compte tenu des premières mesures d’assouplissement dans d’autres domaines de la vie publique, les évêques espèrent un assouplissement de l’interdiction de messes publiques. Ils rappellent d’ailleurs que la Constitution fédérale garantit, comme en Allemagne, la liberté d’exercice individuel et collectif de la religion.
“Nous avons été privés de célébrations publiques pour la Semaine sainte et Pâques, pouvoir célébrer l’Ascension ou la Pentecôte serait idéal”, a déclaré ce mardi 28 avril Mgr Felix Gmür, président de la Conférence des évêques suisses, au média en ligne Cath.ch. Les évêques suisses attendent désormais les directives du gouvernement.
BelgiquePas de messes publiques avant le 18 mai
Les évêques de Belgique ont exprimé ce mardi 28 avril leur désir de “reprendre les célébrations liturgiques dans les églises”, sans toutefois préciser de date. “Si la rentrée scolaire du 18 mai est positive et se passe bien, nous pensons que nous pourrons faire partie du train suivant”, a détaillé sur RTL Info le porte-parole des évêques de Belgique.
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