Le Parlement portugais a adopté en première lecture à une large majorité, ce jeudi 20 février, cinq propositions de loi en faveur de la dépénalisation de l’euthanasie. Elles prévoient que l’initiative partira du patient en pleine possession de ses moyens et que le passage à l’acte sera encadré par des médecins. C’est avec 127 voix pour, 86 contre et 10 abstentions que les députés portugais ont voté, ce jeudi 20 février, le projet de loi autorisant l’euthanasie dans le pays. Malgré l’opposition de l’Ordre des médecins et des responsables des neuf principales confessions du pays, le résultat était attendu : la majorité parlementaire s’était positionnée en faveur de la proposition socialiste. Le Parti socialiste et le principal parti d’opposition de centre droit avaient également garanti la liberté de vote à leurs députés.
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Le texte voté indique que “l’initiative partira du patient, en pleine possession de ses facultés, qui se trouverait exposé à une situation de souffrance prolongée et insupportable, avec lésions ou maladie incurable”. Un dispositif qui devra être encadré par des médecins. Les mineurs et les malades mentaux ne sont pas concernés par la loi.
Désormais, les textes doivent être fusionnés en un seul qui sera ensuite soumis à un vote final du Parlement, qui pourrait intervenir avant l’été. Ce dernier devra ensuit être approuvé par le chef de l’État. Les opposants au projet, notamment la Fédération Portugaise pour la Vie, membre de l’initiative européenne One of Us, ont lancé une initiative populaire de référendum. Ils ont jusqu’au 3 mars au soir pour récolter les 60.000 signatures nécessaires. Si tel est le cas, le processus législatif serait alors suspendu jusqu’au référendum pour lequel au moins 50% des électeurs inscrits doivent se prononcer pour être validé. Le Portugal devient le quatrième pays d’Europe à légiférer en la matière, après la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. L’Espagne se prépare à ouvrir un débat sur la question.