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Noël approche et mon enfant de CP ne sait toujours pas lire

Institutrice et ses élèves

wavebreakmedia - Shutterstock

Isabelle du Ché - publié le 09/12/19

Votre enfant a plus de trois mois de CP derrière lui. Il ne sait pas encore lire alors que le fils de votre voisine décrypte seul ses premiers ouvrages. Comment l’aider ?

Entre la Toussaint et Noël, certains parents s’inquiètent de voir encore leur enfant rester bébé et ne pas sembler avoir monté la première marche du CP.  Que l’on se rassure ! « Le premier trimestre du CP est le plus chargé de la scolarité de la majorité des enfants, celui où ils gravissent la plus grande marche entre la maternelle et le primaire », témoigne Sabine, professeur des écoles à Toulouse. « Lire n’est pas une activité naturelle pour l’enfant », explique Stanislas Dehaene, auteur d’Apprendre à lire (éditions Odile Jacob). Bien que l’écolier soit depuis longtemps un « expert du langage parlé », il doit ici « prendre conscience des structures du langage oral : les mots, les syllabes, les phonèmes (voyelles ou consonnes NDLR).

De plus, « la lecture rend les mots accessibles par une voie nouvelle : la vision ». Or ce sens n’a été jusque là utilisé que pour reconnaître des objets et des visages. L’élève va donc devoir connecter « la vision des lettres et le codage des sons du langage », précise le neuroscientifique. D’où l’importance, si cela n’a pas déjà été fait, de vérifier l’ouïe et la vue de son enfant. Enfin, déchiffrer lui demande un immense effort d’attention car « chaque mot est un puzzle que l’enfant ne reconstitue qu’au prix de grands efforts », poursuit le professeur au Collège de France.

L’expression orale et écrite va de pair avec la lecture

Consolider les apprentissages, c’est aussi aider l’enfant à s’exprimer, l’encourager à utiliser les mots justes pour raconter sa journée, reprendre les tournures qu’il malmène, fournir les mots qui manquent… « Plus la langue écrite et la langue parlée se rapprochent, et plus l’enfant va passer de l’une à l’autre avec facilité », souligne la maîtresse de primaire. Lire chaque soir quelques lignes à la maison, au calme, est indispensable aux nouveaux apprentissages. En outre, exercer la lecture dans des situations concrètes (recette de cuisine, panneaux indicateurs etc.) la rend plus accessible.

Le plaisir de la lecture s’acquiert non seulement par l’autonomie, mais aussi par la joie de découvrir de nouvelles histoires. Ce n’est donc pas parce que le jeune lecteur annone quelques mots qu’il faut se dispenser de la sacro-sainte histoire du soir, choisie par lui, cela va sans dire ! Moment de détente et de complicité en famille assuré. Quand la lecture est lente et saccadée, le jeune lecteur perd le sens. « Les parents peuvent alors reprendre la phrase après l’enfant, ou lire une phrase sur deux puis recommencer dans le sens inverse », conseille notre professeur des écoles toulousain.

Bienfaits de la routine

Aider son enfant dans cette nouvelle étape, c’est veiller à lui garantir une bonne hygiène de vie : un temps de sommeil entre neuf et onze heures par nuit, des repas équilibrés, des temps pour se dépenser, un rythme de vie régulier.


Child Sleeping

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Par ailleurs, un professeur des écoles témoignait de sa grande inquiétude quant à l’utilisation des écrans par ses petits CP. L’un deux se cachait en classe derrière son cartable, apeuré par des heures de jeux sur Minecraft. « Bannir les écrans le soir est le minimum vital à cet âge là, les éviter en semaine est aussi vivement recommandé », conseille t-elle.

Et si l’enfant a une mauvaise note ?

L’enfant progresse par palier. Une mauvaise note un jour n’est pas rédhibitoire. Stanislas Dehaene parle du retour sur erreur, dans Apprendre ! Les talents du cerveau, le défi des machines (éditions Odile Jacob) : « Il est vrai qu’il est pratiquement impossible de progresser si l’on ne commence pas par échouer — à condition de recevoir un signal de feed back qui nous indique la bonne voie ». Chacun a son rythme, comparer les enfants entre eux est souvent décourageant. En revanche, il est nécessaire de partager à son enfant sa conviction qu’il va y arriver. Le lui dire, valoriser ses progrès, l’encourager par un sourire, le regarder dans les yeux et lui dire « j’ai confiance en toi ».

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