Depuis trente ans l’ONG Medair, portée par les valeurs de l’Évangile, agit aux quatre coins du monde dans les situations de crise. « Notre spécificité, c’est d’être sur l’urgence et la reconstruction », confie à Aleteia Annick Balocco, la responsable France de Medair.Vous n’avez peut-être jamais entendu parler d’elle. Pourtant, elle est présente en Somalie, au Soudan du Sud, en RDC ou encore au Bangladesh, au plus près des populations. Agissant dans l’urgence et la reconstruction, les membres de l’ONG Medair interviennent actuellement dans onze pays, dont six figurant parmi les plus à risque. « Nous intervenons dans trois types de situation : les pays frappés par des catastrophes naturelles, ceux où se déroulent des conflits armés et les pays confrontés à des crises chroniques », explique à Aleteia la responsable de l’ONG pour la France, Annick Balocco.
Au Mozambique, alors que le pays a été frappé, en avril 2019, par deux cyclones — Idai et Kenneth — à cinq semaines d’intervalle, Medair est intervenue en urgence. « Le siège a déployé son équipe d’urgence pour mettre en place ce qu’on appelle un quick impact project, un projet avec impact immédiat », confie Nath Fauveau, chef de projet au sein de l’ONG. « Je suis arrivée avec un logisticien afin d’évaluer les besoins. En l’espace de trois semaines, nous avons mis en place un système de distribution avec des kits basiques d’hygiène ainsi que des kits abris ». Une fois la réponse aux besoin les plus urgents apportée, les équipes procèdent dans un premier temps à une évaluation afin de voir quelle utilisation des produits a été faite. Dans un second temps, elles analysent si d’autres besoins nécessitent une réponse d’urgence et s’il y a une phase de reconstruction à laquelle l’ONG peut répondre.
Si le siège international de Medair est en Suisse, là où l’ONG a été fondée en 1989, elle dispose de bureaux en France, en Angleterre, en Hollande, en Allemagne et aux États-Unis. Ses équipes sont composées d’environ 150 membres expatriés et de 1.500 membres d’équipiers locaux.
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Attention, précise Nath Fauveau, Medair agit dans l’urgence et la reconstruction mais ne fait pas de développement. C’est un point d’équilibre délicat mais nécessaire à trouver. « Nous travaillons beaucoup dans le renforcement des compétences sur le terrain. Cela nous permet ainsi d’avoir un impact d’urgence en réponse à une crise mais aussi de faire de la prévention des risques ». « À la différence d’autres organisations, Medair n’a pas comme vocation de rester 20 ans dans un pays », détaille Annick Balocco. « Il est parfois délicat de caractériser cette notion d’urgence : au Soudan du Sud et en RDC, Medair est présent depuis plus de vingt ans car ces pays sont malheureusement le théâtre de crises chroniques : famines, mouvements de population, guerres, épidémies… ».
Concrètement, Medair agit dans quatre domaines prioritaire : l’aide d’urgence, les personnes réfugiées et déplacées, les femmes et les enfants, et l’innovation. Sur ce dernier point, le travail fournit par Medair bénéficie à l’ensemble de la communauté internationale. « Au Liban, par exemple, les camps de déplacés et réfugiés situés dans la plaine de la Bekaa sont mobiles, les gens bougent. Nous avons donc réalisé un véritable travail de cartographie pour s’assurer que chaque personne, chaque famille, recevait bien l’aide dont elle avait besoin », explique Nath Fauveau. « En utilisant les tablettes et portables pour collecter des données sur les familles aidées et leurs besoins, nous apportons une aide plus efficaces et pouvons analyser les données avec plus de précision ».
Le budget de Medair s’élève à 76 millions d’euros par an. Si l’ONG est soutenue à 80% par des financements institutionnels au niveau mondial, les 20% restants sont levés auprès du grand public. La collecte de ces 20% permet à Medair de prétendre aux 80% venant des financements institutionnels. « Ainsi quelqu’un qui fait un don à Medair déclenche cinq fois plus de financement », détaille la responsable France. « Si nous n’avons pas ce réseau et ce soutien de base, nous n’avons pas accès à d’autres financements ».
« Medair est une ONG humanitaire. Nous ne faisons pas d’évangélisation mais ce sont bien les valeurs chrétiennes qui guident nos actions », rappelle encore la responsable Medair France. « “J’ai eu faim et vous m’avez donné à boire” dit le Christ. À notre manière nous suivons l’exemple du Bon Samaritain ! ». Chez Medair, reprend Annick Balocco, « nous cherchons trois types d’engagement : ceux qui vont travailler, ce qui vont donner et ceux qui vont prier pour Medair. Les trois types d’engagement sont nécessaire à notre mission ».
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