Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé ce mercredi, le début d’une nouvelle opération militaire contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) pourtant soutenue par les Occidentaux dans la lutte anti-djihadistes.La Turquie a lancé ce mercredi en début d’après-midi une opération militaire contre les Kurdes, dans le nord de la Syrie. Cette offensive vise plus particulièrement les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde qui a grandement aidé les pays occidentaux dans la lutte contre l’État islamique mais que la Turquie considère comme un groupe « terroriste ». “Ces combattants kurdes des YPG ont eu un rôle déterminant dans la lutte au sol contre les djihadistes”, assure Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS. “Si la coalition anti-Daech dirigée par les États-Unis se cantonnait pour sa part à des bombardements aériens, sur le terrain, outre la présence des forces spéciales américaines, françaises et britanniques, ce sont bien les forces kurdes […] qui sont allées au contact contre Daech”.
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Cette offensive a provoqué une onde de choc diplomatique : alors que Donald Trump est accusé jusque dans son propre camp d’avoir « abandonné » les Kurdes, la France a « très fermement » condamné l’opération et l’Union européenne a menacé de couper ses financements. « La Turquie doit cesser l’opération militaire en cours », a affirmé le président de la commission européenne Jean-Claude Juncker, devant le Parlement européen réuni à Bruxelles. « Elle ne donnera pas de résultat. Et si le plan de la Turquie est la création d’une zone de sécurité, n’attendez pas de financement de l’Union européenne ». Pour le gouvernement allemand, cette offensive turque « risque de déstabiliser davantage la région et de provoquer une résurgence » de l’État islamique.
Pray for our Kurdish allies who have been shamelessly abandoned by the Trump Administration. This move ensures the reemergence of ISIS.
— Lindsey Graham (@LindseyGrahamSC) October 9, 2019
Cette offensive, que la Turquie menaçait de lancer depuis plusieurs mois, est la troisième d’Ankara en Syrie depuis 2016. Longtemps marginalisés et victimes des discriminations de la part du pouvoir politique, les Kurdes ont réussi à instaurer une autonomie plus ou moins forte à la faveur du conflit qui ravage la Syrie depuis 2011.