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Le jour où le bienheureux Stefan Wyszyński a confié Jean Paul II à la Vierge

POPE STEFAN WYSWYNSKI
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Marzena Devoud - publié le 09/10/19
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Le pape François a reconnu un miracle attribué à l'intercession du cardinal Stefan Wyszyński, ancien primat de Pologne. La voie s’ouvre ainsi à sa béatification. Ami de Jean Paul II, le futur bienheureux l'a confié à la Vierge Marie, après l'attentat du 13 mai 1981, alors que le Pape était entre la vie et la mort.

Le pape François a reconnu un miracle attribué à l’intercession du cardinal Stefan Wyszyński, ancien primat de Pologne. La voie s’ouvre ainsi à sa béatification. Ami de Jean Paul II, le futur bienheureux l’a confié à la Vierge Marie, après l’attentat du 13 mai 1981, alors que le Pape était entre la vie et la mort.

Grande figure du combat pour la liberté religieuse en Pologne au temps du régime communiste, le cardinal Wyszynski, primat de Pologne sera bientôt béatifié, selon l’annonce du Saint-Siège, le 2 octobre dernier. En effet, après avoir reconnu ses “vertus héroïques” en 2017, le pape François vient de promulguer le décret reconnaissant le miracle par son intercession, en ouvrant ainsi la voie à sa béatification.

Deux grands témoins de la foi côte à côte

Créé cardinal par le pape Pie XII en 1952, le primat de Pologne joue un rôle très important lors du conclave qui élit le pape Jean Paul II, son compatriote, le 16 octobre 1978. Sur la fameuse photo publiée dans les médias du monde entier, on perçoit son immense émotion lorsqu’il s’agenouille et tombe dans les bras de son ami Karol Wojtyla tout juste élu au trône de saint Pierre. Le pape Jean Paul II le prend à son tour dans ses bras avant de l’embrasser sur le front.


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Rien d’étonnant : grands témoins de la foi, les deux hommes ont lutté côte à côte contre les autorités communistes pendant des décennies. L’amitié spirituelle née entre eux atteindra son sommet après l’attentat du 13 mai 1981, place Saint-Pierre. Le cardinal va rien de moins que confier Jean Paul II à la Vierge Marie.

Le cardinal Wyszynski gravement malade depuis le printemps apprend la tentative d’assassinat le lendemain. À ce moment, l’état de santé de son ami hospitalisé à la clinique romaine Gemelli redevient critique. L’aggravation soudaine est provoquée par une maladie virale contractée lors de la transfusion sanguine nécessaire pendant l’opération. Le jour-même, le cardinal décide d’offrir sa vie pour la vie du Pape. Comme le relate sa collaboratrice Maria Okonska dans son livre biographique, le cardinal Wyszynski demande à ses proches de ne plus prier pour sa guérison mais pour celle de Jean Paul II. “Lui, il doit vivre, moi je peux partir” dit-il.

Un appel dans tous les sanctuaires de Pologne

Aussitôt, il enregistre un appel, diffusé le jour même pendant la messe du soir célébrée à l’église Sainte-Anne, dans le centre de Varsovie, la capitale du pays. “Je vous demande que toutes vos prières portées par vous à la Vierge de Czestochowa et dans toutes les églises et les sanctuaires de Pologne pour ma guérison soient dès maintenant dirigées vers la Mère du Christ implorant la santé et la force pour le Saint-Père. Je le confie à la Vierge”, demande-il d’une voix très affaiblie.

Le 25 mai 1981 a lieu la dernière conversation téléphonique entre le cardinal Wyszyński et Jean Paul II, alors encore hospitalisé. Selon Maria Okońska, témoin de cet échange, le primat demanda au Pape sa bénédiction : “Saint-Père, je suis très faible. Merci pour votre chapelet qui me réconforte. Nous sommes unis par la souffrance… Mais entre nous se trouve la Vierge Marie. Tout espoir est en elle. Saint-Père, bénissez-moi. Amen”. Celui-ci lui répondit en bénissant “sa bouche et ses mains”, comme pour “approuver et ratifier tout ce que le cardinal avait dit et fait pendant sa vie.


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Le primat de Pologne meurt trois jours plus tard, le 28 mai 1981. Depuis sa chambre d’hôpital, Jean Paul II s’associe aux funérailles célébrées à Varsovie, place de la Victoire, là où lui-même a célébré la messe historique du 2 juin 1979. Ce fameux jour où, en pleine homélie, le Pape a prononcé cet appel qui devait éveiller l’élan national de Solidarnosc : « N’ayez pas peur ».

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