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Le bien commun international

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Jean-Yves Naudet - publié le 09/08/19
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LE BIEN COMMUN (5/7) Si la communauté internationale a son bien commun, celui-ci ne peut être ni assimilé, ni dépendre d’un utopique gouvernement mondial.La notion de bien commun mondial doit être bien comprise : la paix, le respect de la planète et de la nature, le commerce libre et équitable en font partie. La question est de savoir qui est en charge du bien commun universel. Cette responsabilité politique à l’échelle planétaire n’a rien à voir avec un utopique gouvernement mondial. Les trois papes qui en ont parlé (Jean XXIII, Benoît XVI et François) insistent sur le fait que cette autorité mondiale doit être réglée par le droit pour favoriser le développement humain intégral. Benoît XVI avait donné une piste de réflexion en disant que cette autorité politique mondiale devait être, avant tout, une autorité morale.


bien commun; terre
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Il faut regarder cette question un peu délicate, qui a en réalité été ouverte par Jean XXIII, reprise par Benoît XVI dans Caritas in Veritate au paragraphe 67, puis par le pape François dans Laudato Si’. Cet élément a surpris beaucoup de lecteurs comme étant une nouveauté de François, alors qu’il existe au moins depuis Jean XXIII : c’est la question d’un bien commun mondial. Aujourd’hui, où les frontières sont moins fermées et la mobilité des personnes et des biens est évidemment plus grande, il y a indiscutablement une dimension planétaire du bien commun. On le voit bien dans des questions aussi fondamentales que la paix : la paix dans le monde est évidemment une condition fondamentale du bien commun pour favoriser l’épanouissement des personnes. On le voit aussi chez François avec les questions écologiques, qui dépassent en général les frontières des pays. Depuis Jean XXIII, l’idée est dans l’air d’une autorité politique au niveau mondial. On s’est demandé quelles conséquences ou quelle signification cela pourrait avoir. Les papes suggéraient-ils, par exemple, un gouvernement mondial ?


Foule dans la rue
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Cette idée d’autorité politique mondiale n’a rien à voir avec un utopique gouvernement mondial. On le voit bien dans toutes les définitions de la doctrine sociale de l’Église : ce bien commun mondial ne peut pas être correctement assuré, de manière directive, par les grandes organisations internationales actuelles, comme les Nations unies, le FMI pour les questions monétaires, l’OMC pour le commerce, l’Organisation internationale du travail pour les conditions sociales, etc. Cela ne correspond pas aux vœux de l’enseignement social de l’Église.

Une autorité morale avant tout

Les trois papes qui en ont parlé (Jean XXIII, Benoît XVI et François) insistent sur le fait que cette autorité mondiale doit être réglée par le droit pour favoriser le développement humain intégral. C’est déjà un élément de la définition chez Benoît XVI : d’abord se conformer au principe de subsidiarité (cela ne peut donc pas être un gouvernement centralisé qui serait, de toute façon, impossible à réaliser), et au principe de solidarité ; ensuite être ordonnée à la réalisation du bien commun à l’échelle du monde entier ; enfin s’engager à favoriser le développement humain intégral (on est donc bien dans la logique du bien commun) inspiré par les valeurs de l’amour et de la vérité. On est bien loin des organisations internationales actuelles telles qu’elles fonctionnent.



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Avec la dimension mondiale du bien commun — comme avec l’ensemble de cette notion de bien commun —, on voit bien la palette considérable de ce que l’Église entend par le « développement intégral des personnes » ou par le « plein épanouissement des personnes », qui va bien au-delà des conditions matérielles. Les conditions matérielles, économiques, sociales jouent un grand rôle dans le bien commun. Elles favorisent le plein épanouissement des personnes, mais on voit bien que ce plein épanouissement a aussi une dimension morale et même spirituelle. Le bien commun inclut donc cette dimension morale par rapport au bien, au mal et donc par rapport au respect de la vie, par exemple, ou aux droits fondamentaux des personnes, à la liberté humaine, à la responsabilité, à la liberté religieuse, etc. Cela signifie que l’autorité qui serait responsable devrait être avant tout une autorité morale, ayant ainsi vraiment le souci du bien commun.

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