Au Burkina Faso, quatre laïcs catholiques ont été tués au cours d’une attaque menée contre un village situé dans le nord du pays. Depuis ces dernières semaines, les attaques contre les catholiques se multiplient. Alors que le Burkina Faso se trouve actuellement dans une situation sécuritaire et politique instable, les attaques perpétrées par des mouvements djihadistes se multiplient. Le 27 juin 2019, quatre laïcs catholiques ont été assassinés à Bani, dans le nord du pays, au cours d’une attaque menée par un groupe de djihadistes. L’agence Fides rapporte que les terroristes sont passés de maison en maison afin d’identifier les habitants selon leurs appartenances religieuses. Le lendemain, ils se sont rendus dans un village voisin dont ils ont menacé la population.
Se convertir ou mourir
“Selon les témoignages recueillis, […] ils ont intimé l’ordre aux chrétiens qui s’y trouvent de se convertir au risque d’être exécutés à leur prochain passage”, explique un communiqué qui porte la signature du père Victor Ouedraogo, directeur du centre pour les communications sociales du diocèse de Bourzanga. “Cette nouvelle attaque porte à douze en l’espace de deux mois les chrétiens catholiques tués par les terroristes à cause de leur appartenance religieuse dans le diocèse de Ouahigouya”, peut-on lire plus loin dans le communiqué.
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Cette attaque fait suite à plusieurs autres et les attentats contre les églises catholiques se multiplient depuis ces dernières semaines. Le 26 mai 2019, quatre fidèles étaient tués à Toulfé, dans le nord du pays. Le 13 mai, ils étaient quatre à trouver la mort lors d’une procession mariale à Zimtenga. La veille, une attaque au cours de la messe dans une église catholique de Dablo faisait six morts, dont un prêtre.
Fin avril, c’est une une église protestante qui était la cible d’une attaque, causant la mort de six personnes. Par ailleurs, depuis la mi-mars, on est sans nouvelles de l’abbé Joël Yougbaré, curé de Djibo, enlevé par des individus armés. Enfin, le 15 février, le père César Fernandez, missionnaire salésien d’origine espagnole, était assassiné dans le centre du pays. Depuis la chute de Blaise Compaoré en 2014, le Burkina Faso est en proie à une instabilité évidente, notamment dans le nord où des groupes djihadistes présents dans les pays limitrophes (Mali et Niger principalement) ont réussi à s’infiltrer.