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Adolescents : les amours d’été aident-ils à grandir ?

TEENAGE COUPLE
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Edifa - publié le 30/06/19 - mis à jour le 18/07/24
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Coups de foudre, amourettes ou amour fou : l’été se prête aux aventures sentimentales. Mais ces histoires ont-elles un sens ? Aident-elles à grandir ? Lettre à un ami adolescent avant les vacances d'été.

Cela te prend par hasard, aux beaux jours. Surtout pendant les vacances. Un visage, un regard, une silhouette, un parfum, puis une personne dont tu tombes amoureux(se). Ton cœur fait « boum, boum », tu es heureux(se) quand il (elle) est là. Et peut-être, tu aimes bien quand vous vous donnez la main. Tu aimerais parfois que ce soit pour toujours.

Pourtant, au fond de toi, quand tu prends le temps de réfléchir, tu sais que cette liaison finira bien vite, car tu es encore très jeune. Sans doute à la fin du séjour. Et parfois dans la douleur si tu es vraiment amoureux(se). Tu t’en doutes, ce ne sont pas les SMS, WhatsApp et Insta pendant des semaines voire des mois, qui sauveront cette histoire. La rentrée se fera avec la blessure de cette amourette. Mais pouvais-tu y échapper ?

Une question de soleil et d'hormones

Si les rencontres se multiplient pendant les vacances, ce n’est pas un hasard : durant cette période vouée au repos et à la remise en forme, les conditions de vie sont idéales. Presque plus de contraintes d’horaire, de devoirs à rendre, de cours de musique à suivre. Les vacances, c’est un entre-deux hors du temps, sans passé ni futur : tu vis au jour le jour, c’est si reposant. Tu oublies les petits tracas du quotidien et tu as un agréable sentiment de liberté. Soleil, sport et sommeil aidant, si tu as mis la pédale douce sur les SMS nocturnes ou que, couché tard, tu ne te lèves pas trop tôt, tu n’as plus de cernes, ni le teint blafard, mais tu respires la bonne santé !

Comment t’étonner alors que l’on te regarde davantage ? Toi-même tu as plus de temps pour regarder les autres ! Et pas seulement dans les yeux. Le soleil aussi est impliqué. Le thermomètre monte et les corps se découvrent. Des scientifiques ont pu mesurer que la vision d’une peau bronzée, d’une épaule ou d’une nuque habituellement masquée, agit ­sur certaines zones de notre cerveau. Qu’on soit homme ou femme, cela fait frétiller nos hormones !

D’autres savants ont pu observer à quel point les rayons lumineux sont actifs. Leur intensité, le nombre d’heures quotidiennes pendant lesquelles nous y sommes exposés s’allongent, et nous produisons davantage d’hormones. Stimulés, nous sommes de meilleure humeur, car ces substances chimiques fabriquées par notre corps freinent la production de mélatonine, l’hormone qu’on sécrète quand il fait noir et qui fait dormir. Enfin, qui dit soleil dit chaleur, et qui dit chaleur dit souvent sudation. C’est dans cette sueur que se concentrent les phéromones, ces discrètes substances qui nous attirent les unes vers les uns, et les uns vers les autres, comme tu l’as appris en cours de SVT à propos des papillons.

Mais tu es un être libre

Alors, avec toutes ces circonstances, pouvais-tu réellement échapper aux flèches de Cupidon ? Oui, car tu es un être libre. Et sans doute devais-tu t’efforcer d’y échapper car ces flèches peuvent faire vraiment souffrir si elles nous poussent à vivre, trop jeune, autre chose qu’une belle amitié entre garçon et fille. Évidemment, tes copains et copines ne se posent pas tant de questions et se retrouvent, vite fait bien fait, avec quelqu’un à leur bras. Et toi, que veux-tu ? Être juste comme eux pour que l’on ne t’embête pas ? Goûter toi aussi au plaisir (et à la reconnaissance sociale) d’avoir un(e) petit(e) ami(e), ne fût-ce que pour l’été ? « Ben oh, y a pas de mal à sortir avec une fille! » Oui, sans doute. Et il est vrai que peu en sont morts.

Sauf qu’aujourd’hui on ne sait pas toujours ce que chacun a derrière la tête. Surtout avec des inconnu(e)s rencontré(e)s sur un lieu de vacances. Du baiser volé au baiser collé-serré, certains n’attendent pas très longtemps, stimulés par les vidéos pornographiques vues dans l’année, en catimini. De là naît d’ailleurs souvent le décalage relationnel entre les garçons et les filles, et qui agace ces dernières. Oui, c’est agréable d’être amoureux. Et c’est aussi douloureux. Ceux qui se sont mangés quelques râteaux avant de trouver leur bonheur disent que ces amours d’été sont sans doute à ne pas prendre à la légère. Changer de petit(e) ami(e) comme de chemise est un mauvais pli pour sa vie d’adulte. Le papillonnage n’est pas le meilleur exercice pour être fidèle une fois marié ou engagé dans la vie religieuse ! « Bon, mais alors qu’est-ce qu’on fait ? » Y a-t-il une alternative entre l’open bar et le rideau de métal baissé ? entre la fille facile et la fille coincée ? entre le dragueur et le moine ?

Oui, surtout quand on est encore bien jeune. Il est normal et souhaitable de partager du temps avec des jeunes de son âge. Mais pour sortir de l’impasse des amourettes d’été, il y a la voie, parfois rude, il est vrai, de l’amitié, simple et sincère. Pour la vivre, pendant les semaines de vacances, il est prudent de ne pas chercher des relations exclusives avec le sexe opposé, car elles peuvent prendre fin sur un malentendu ou un clash. Pendant ce temps de vacances, pourquoi ne ferais-tu pas partie d’un petit groupe d’amis choisis ou de cousins avec lesquels parler, chanter, danser, rire ? Dans ce cadre, tu pourrais apprendre à mieux connaître les garçons et les filles, les différences et les attentes de chacun. De quoi compléter ce que tu connais déjà à travers ta famille ou ton lycée. Tu nouerais ainsi des amitiés plus stables, plus profondes et plus vraies.

Cyril Lepeigneux

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