Felice Tantardini était laïc consacré des PIME (Missions étrangères italiennes). Depuis le 11 juin, ce forgeron italien, parti pendant presque 70 ans en mission en Birmanie (aujourd’hui Myanmar) est désormais vénérable.Souriant, Felice portait bien son nom. Il l’appréciait d’ailleurs car cela exprimait parfaitement son idéal de vie : « être heureux, toujours et à tout prix, et avoir le souci de rendre les autres heureux ». Forgeron depuis ses 13 ans, Felice Tantardini estimait que le meilleur moyen de rendre son entourage heureux était de mettre son travail au profit des autres.
Le “forgeron de Dieu”
Celui qui aimait s’appeler le « forgeron de Dieu » n’était lui-même jamais loin de son enclume. Sa vocation missionnaire est née en lisant des revues missionnaires que lui donnait sa sœur. Rebuté par les études et parce que ce n’était pas sa vocation, il n’a jamais pu devenir prêtre.
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En Birmanie, combien d’écoles, d’églises, d’hôpitaux, de séminaires, d’orphelinats, de ponts, de maisons paroissiales et de couvents ont bénéficié de ses talents ! Envoyé dans ce lointain pays en mission par les PIME, il y est resté pendant près de 70 ans, ne lâchant guère son marteau, toujours déterminé à forger, fabriquer des fermes, des portails ou encore des lits. Polyvalent, le laïc consacré savait se rendre disponible à tout type de besoins : forgeron bien-sûr, il était aussi menuisier, agriculteur, infirmier ou encore sacristain.
Sa vraie force ? La prière
Avec sa pipe éternellement au bec, ce petit homme était plein de ressources. Il semblait pouvoir être partout à la fois. Et pourtant, il se déplaçait exclusivement à pied. Capable de marcher cinquante kilomètres sur les sentiers qui s’enlacent dans les montagnes et les forêts, le tout avec 40 kg sur le dos, il se levait quotidiennement à 4 heures 30 et pouvait, raconte-t-on, plier des barre de fer à la force de ses bras.
Sa vraie force ? La prière. Trois fois par jour, Felice Tantardini troquait son marteau pour son chapelet et prenait en outre une heure de sa journée pour adorer le Saint-Sacrement.
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Profondément généreux, Felice donnait non seulement de son temps mais aussi tout ce qu’il avait et recevait aux pauvres. Pris de compassion pour les plus démunis, il les aimait profondément. Ainsi, « plus connu et estimé que l’évêque » disait-on en Birmanie, une foule nombreuse, à laquelle se mêlèrent musulmans et bouddhistes, se rendit à ses obsèques.
Avec cette nouvelle étape vers la canonisation celui à qui on disait « Felice tu ne peux pas être canonisé à cause de ta pipe » sera sans doute bientôt véritablement un « saint au marteau ».