Au premier jour de sa visite en Roumanie, le pape François a exhorté devant le synode permanent de l’Eglise orthodoxe roumaine à mettre de côté les “torts subis et causés”. Ainsi, a-t-il assuré, catholiques et orthodoxes pourront trouver une “atmosphère familiale”.
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Après un premier discours devant les autorités et un déjeuner à la nonciature, l’évêque de Rome a retrouvé au palais patriarcal le patriarche Daniel, chef de l’Eglise orthodoxe roumaine. Les deux hommes ont échangé en tête-à-tête pendant une trentaine de minutes, avant de retrouver le synode permanent de cette Eglise orthodoxe autocéphale. “Je suis venu ici en pèlerin désireux de voir le Visage du Seigneur sur le visage des frères”, a assuré le pape en ouverture de son allocution devant ces responsables orthodoxes.
Vingt ans après la visite historique de Jean Paul II en Roumanie marquant le “refleurissement” des relations entre catholiques et orthodoxes, ceux-ci doivent “marcher ensemble”, a demandé le successeur de Pierre. Pour cela, il faut mettre de côté la mémoire des “torts subis et causés” et des “préjudices” qui enferment dans un “cercle vicieux” et des “attitudes stériles”. A l’inverse, il faut faire mémoire des racines “saines et fortes” des siècles de foi commune et des témoignages quotidiens de foi. Cette “atmosphère familiale a redécouvrir” doit être la “lampe” du chemin, a plaidé le pape argentin.
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Entre le Siège apostolique romain et l’Eglise orthodoxe roumaine, a rappelé le pontife, les liens remontent aux Apôtres : le premier a été fondé par Pierre, la seconde par son frère André. Cette fraternité de sang s’est ensuite poursuivie dans une “fraternité du sang”, les deux frères étant morts martyrs. A leur image, de nombreux chrétiens, en particulier pendant la “persécution athée” de l’ère communiste, ont été persécutés. Pour le pape, le don de leur vie est un héritage commun “trop précieux pour être oublié ou déshonoré”.
La pollution de la mondialisation “uniformisante”
Aujourd’hui, a proposé le Souverain pontife, ces liens sont nécessaires pour résister aux “séductions” de la “culture de la haine, née d’une mondialisation uniformisante qui a déraciné les valeurs des peuples et permis l’émergence d’un vivre ensemble “pollué” par la peur et la fermeture.” Orthodoxes et catholiques doivent donc être ensemble des acteurs pour le bien. Une telle relation de confiance, a assuré le pape, existe déjà dans les pays d’Europe occidentale où sont présents des orthodoxes roumains. Là, les croyants savent qu’ils sont “frères” et non étrangers.
En conclusion de son discours, le pape François a adressé une longue prière pour l’unité à l’Esprit Saint “qui dédaigne l’uniformité et aime modeler l’unité dans la diversité”. “Que son feu, a-t-il imploré, consume nos méfiances, que son vent balaie les réticences”. Alors, a-t-il espéré, les chrétiens de différentes confessions pourront marcher ensemble sur des voies nouvelles, forts de la même foi en la Résurrection.