Connue pour sa magnifique capitale et ses plages de Punta Cana, la République Dominicaine est un “fief” catholique au cœur des Caraïbes. Après avoir vu naître la première cathédrale du nouveau monde au début du XVIème siècle, la “Rep Dom” comme on l’appelle familièrement possède la plus singulière des basiliques. Notre-Dame de la Altagracia a été construite en béton par deux français.Audacieuse, un tantinet futuriste la basilique de Notre-Dame de la Altagracia apparaît au milieu d’une forêt de palmiers. À seulement 40 km des plages de Punta Cana, le contraste entre la ville de Higuey, construite de bric et de broc, et cette œuvre de béton, soulignée de bleu et d’un bandeau de mosaïques rouges, est pour le moins saisissant. Pour les deux architectes français, André Dunoyer de Ségonzac et Pierre Dupré qui ont remporté le concours d’architecture international organisé par le gouvernement Dominicain, le pari était osé. Surtout en 1954 ! Une influence sans doute des principes de l’architecture moderne selon Le Corbusier couplée avec des normes anticycloniques draconiennes.
Un espace d’une grâce incroyable
Cela ne les a pas empêchés d’imaginer un plan en croix latine composé d’une nef unique de 80 mètres de hauteur soutenue par un ensemble de voûtes en béton. Conçu pour recevoir trois mille personnes, l’espace se révèle d’une grâce incroyable. Sur les murs, des fresques signées de l’artiste José Vela Zanetti (réfugié politique en République Dominicaine) renforce le mysticisme des lieux. Avec ses vitraux créés à Chartres, véritables plans de murs colorés, la basilique se découvre lumineuse et fraîche surtout avec ces températures tropicales. A l’extérieur les deux architectes français ont même prévu des galeries en béton pour protéger les fidèles du soleil et de la pluie souvent diluvienne.
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Chaque jour, des centaines de personnes affluent de toute l’île pour rendre hommage à la sainte patronne du pays. Le 21 janvier, jour de sa fête, les files d’attente se prolongent bien au delà des palmiers à l’entrée. La peinture de la Vierge avec les mains jointes, qui figure actuellement sur l’autel, aurait été rapportée d’Espagne vers le nouveau monde au début du XVIe siècle. Jean Paul II se recueilli devant l’image de la Vierge d’Altagracia le 12 octobre 1992 lors de son voyage à la République Dominicaine.